L’instant doré

Lorsque la situation te semblera difficile et que tes forces sembleront épuisées…

Lorsque la maladie s’installera dans tes énergies telle une ombre que tu ne parviens pas à effacer…

Lorsque le découragement viendra à ta rencontre et te suggérera de désister des engagements que tu as embrassé…

Lorsque les difficultés se multiplieront en t’apportant la gêne et les luttes…

Lorsque surgiront des complications si grandes qu’il te semblera que l’abandon de tes engagements est le chemin à suivre…

Alors, tu auras atteint l’instant doré du témoignage de ta foi. Car en servant et en agissant dans la fatigue et dans les tribulations tu pourras être certain qu’à travers les événements du travail Dieu viendra à ton aide avec le secours inattendu et la lumière inespérée.


De l’Esprit Meimei dans le livre Amitié, psychographié par Francisco Cândido Xavier

La Fontaine et le comportement humain

Dans le livre « La Fontaine et le comportement humain » de l’Esprit Hammed et psychographié par Francisco do Espirito Santo Neto, une sélection de fables est présentée dans une perspective de connaissance de soi.

L’équipe du canal Youtube Inspiration Spirite a réalisé une série de vidéos où chaque fable est présentée avec une belle animation puis commentée à la lumière du spiritisme et de la psychologie.

Les vidéos sont sous-titrées en français. Bon visionnage!

La prière de Carita

Dieu notre Père, Vous qui êtes puissance et bonté, donnez la force à celui qui subit l’épreuve, donnez la lumière à celui qui cherche la vérité, mettez au cœur de l’homme la compassion et la charité.

Dieu, donnez au voyageur l’étoile directrice, au malade le repos et au souffrant la consolation.

Père, donnez au coupable le repentir, à l’esprit la vérité, à l’enfant le guide, à l’orphelin le père.

Seigneur, que votre volonté s’étende sur tout ce que Vous avez créé. Pitié Seigneur pour ceux qui ne vous connaissent pas et espoir pour ceux qui souffrent.

Que votre bonté puisse permettre aux Esprits consolateurs de répandre partout l’espérance et la foi.

Dieu, un rayon, une étincelle de votre amour peut éclairer la Terre. Laissez nous boire à la fontaine de votre bonté infinie et toutes les larmes sécheront, toutes les douleurs disparaîtront. Un seul cœur, une seule pensée monteront jusqu’à Vous, comme un cri de reconnaissance et d’amour.

Comme Moïse sur la montagne, nous Vous attendons les bras ouverts. Ô bonté, Ô beauté, Ô perfection, nous voulons en quelque sorte mériter votre miséricorde.

Dieu, donnez-nous la force de subir l’épreuve, aidez-nous à progresser afin que nous puissions nous élever jusqu’à Vous. Donnez-nous la charité et l’humilité . Donnez-nous la foi et la raison. Donnez-nous la simplicité qui fera de nos âmes le miroir où se reflétera votre douce et divine image.

Ainsi soit il .


Psychographiée le soir de Noël, le 25 décembre 1873, par Mme W. Krell à Bordeaux, dictée par l’Esprit Caritas, et publiée dans Rayonnements de la Vie Spirituelle, réedité en 1949 à Liège par l’Union Spirite Belge.

Chronique d’un centre spirite

Dans cette conférence au Cesak à Paris, l’auteur de Chronique d’un Centre Spirite partage un peu de son expérience du travail médiumnique. Emanuel Cristiano nous invite à nous renforcer moralement : être persévérants et « veiller et prier ».

Un homme insignifiant

Dans un article du 12 mai 2010, le journal Le Monde nous présentait un portrait du médium Chico Xavier, « le plus stupéfiant médium du XXe siècle », qui se considérait pourtant comme un « homme insignifiant. »

Cliquez sur l’image pour lire l’article sur le site du Monde

Le regard spirite sur la pandémie de choléra en 1865

Cet article est extrait de la Revue Spirite de novembre 1865. Il est constitué d’un texte d’Allan Kardec et de deux communications du Dr Demeure (auteur spirituel) au sujet de la pandémie de choléra et des accusations portées contre le Spiritisme. Nous y trouvons de nombreuses leçons toujours actuelles en cette période de pandémie de coronavirus.


Le Spiritisme et le choléra

On sait de quelles accusations les premiers chrétiens étaient chargés à Rome ; il n’y avait pas de crimes dont ils ne fussent capables, pas de malheurs publics dont, au dire de leurs ennemis, ils ne fussent les auteurs volontaires ou la cause involontaire, car leur influence était pernicieuse. Dans quelques siècles d’ici on aura peine à croire que des esprits forts du dix-neuvième siècle aient tenté de ressusciter ces idées à l’égard des Spirites, en les déclarant auteurs de tous les troubles de la société, comparant leur doctrine à la peste, et en engageant à leur courir sus. Ceci est de l’histoire imprimée ; ces paroles sont tombées de plus d’une chaire évangélique ; mais ce qui est plus surprenant, c’est qu’on les trouve dans des journaux qui disent parler au nom de la raison, et se posent en champions de toutes les libertés, et de la liberté de conscience en particulier. Nous possédons déjà une assez curieuse collection des aménités de ce genre que nous nous proposons de réunir plus tard en un volume pour la plus grande gloire de leurs auteurs, et l’édification de la postérité. Nous serons donc reconnaissant à ceux qui voudront nous aider à enrichir cette collection en nous envoyant tout ce qui, à leur connaissance, a paru ou paraîtra sur ce sujet. En comparant ces documents de l’histoire du Spiritisme avec ceux de l’histoire des premiers siècles de l’Église, on sera surpris d’y trouver des pensées et des expressions identiques ; il n’y manque qu’une chose : les bêtes féroces du cirque, ce qui néanmoins est un progrès.

Le Spiritisme étant donc une peste éminemment contagieuse, puisque, de l’aveu de ses adversaires, il envahit avec une effrayante rapidité toutes les classes de la société, il a une certaine analogie avec le choléra ; aussi dans cette dernière levée de boucliers, certains critiques l’ont-ils facétieusement appelé le Spirito-morbus, et il n’y aurait rien de surprenant à ce qu’on ne l’accusât aussi d’avoir importé ce fléau ; car il est à remarquer que deux camps diamétralement opposés se donnent la main pour le combattre. Dans l’un, nous a-t-on assuré, on a fait frapper une médaille à l’effigie de saint Benoît qu’il suffit de porter pour se préserver de la contagion spirite ; on ne dit pas que ce moyen guérit ceux qui en sont atteints.

Il y a bien réellement une analogie entre le Spiritisme et le choléra, c’est la peur que l’un et l’autre causent à certaines gens ; mais considérons la chose à un point de vue plus sérieux ; voici ce qu’on nous écrit de Constantinople :

« … Les journaux vous ont appris la rigueur avec laquelle le terrible fléau vient de sévir dans notre cité et ses environs, tout en atténuant ses ravages. Quelques personnes, se disant bien informées, portent le nombre des cholériques décédés à 70 mille, et d’autres à près de cent mille. Toujours est-il que nous avons été rudement éprouvés, et vous pouvez vous figurer les douleurs et le deuil général de nos populations. C’est surtout dans ces tristes moments d’épidémie épouvantable que la foi et la croyance spirites donnent du courage ; nous venons tous d’en faire la plus véridique épreuve. Qui sait si nous ne devons pas à ce calme de l’âme, à cette persuasion de l’immortalité à cette certitude d’existences successives où les êtres sont récompensés selon leur mérite et leur degré d’avancement ; qui sait, dis-je, si ce n’est pas à ces croyances, bases de notre belle doctrine, que nous tous, Spirites de Constantinople, qui sommes, vous le savez, assez nombreux, devons d’avoir été préservés du fléau qui s’est promené, et se promène encore autour de nous ! Je dis ceci d’autant plus qu’il a été constaté, ici comme ailleurs, que la peur est le pré-dispositif le plus dangereux du choléra, comme l’ignorance en devient malheureusement la source contagieuse…

Repos jeune, avocat. »

Assurément il serait absurde de croire que la foi spirite soit un brevet de garantie contre le choléra ; mais comme il est scientifiquement reconnu que la peur, affaiblissant à la fois le moral et le physique, rend plus impressionnable et plus susceptible de recevoir les atteintes des maladies contagieuses, il est évident que toute cause tendant à fortifier le moral est un préservatif. On le comprend si bien aujourd’hui qu’on évite autant que possible, soit dans les comptes rendus, soit dans les dispositions matérielles, ce qui peut frapper l’imagination par un aspect lugubre.

Les Spirites peuvent sans doute mourir du choléra comme tout le monde, parce que leur corps n’est pas plus immortel que celui des autres, et que, lorsque l’heure est venue, il faut partir, que ce soit par cette cause ou par une autre ; le choléra est une de ces causes qui n’a de particulier que d’emmener un plus grand nombre de personnes à la fois, ce qui produit plus de sensation ; on part en masses, au lieu de partir en détail, voilà toute la différence. Mais la certitude qu’ils ont de l’avenir, et surtout la connaissance qu’ils ont de cet avenir, qui répond à toutes leurs aspirations et satisfait la raison, font qu’ils ne regrettent nullement la terre où ils se considèrent comme passagèrement en exil. Tandis qu’en présence de la mort, l’incrédule ne voit que le néant, ou se demande ce qu’il va en être de lui, le Spirite sait que, s’il meurt, il ne sera que dépouillé d’une enveloppe matérielle sujette aux souffrances et aux vicissitudes de la vie, mais qu’il sera toujours lui avec un corps éthéré inaccessible à la douleur ; qu’il jouira de perceptions nouvelles et de facultés plus grandes ; qu’il va retrouver ceux qu’il a aimés et qui l’attendent au seuil de la véritable vie, de la vie impérissable. Quant aux biens matériels, il sait qu’il n’en aura plus besoin et que les jouissances qu’ils procurent seront remplacées par des jouissances plus pures et plus enviables, qui ne laissent après elles ni amertume ni regrets. Il les abandonne donc sans peine et avec joie, et plaint ceux qui, restant après lui sur la terre, vont encore en avoir besoin. Il est comme celui qui, devenant riche, laisse ses vieilles défroques aux malheureux. Aussi dit-il à ses amis en les quittant : ne me plaignez pas ; ne pleurez pas ma mort ; félicitez-moi plutôt d’être délivré du souci de la vie, et d’entrer dans le monde radieux où je vais vous attendre.

Quiconque aura lu et médité notre ouvrage, le Ciel et l’enfer selon le Spiritisme, et surtout le chapitre sur les appréhensions de la mort, comprendra la force morale que les Spirites puisent dans leur croyance, en présence du fléau qui décime les populations.

S’en suit-il qu’ils vont négliger les précautions nécessaires en pareil cas, et se jeter tête baissée dans le danger ? Nullement : ils prendront toutes celles que commandent la prudence et une hygiène rationnelle, parce qu’ils ne sont point fatalistes, et que, s’ils ne craignent pas la mort, ils savent qu’ils ne doivent point la chercher. Or, négliger les mesures sanitaires qui peuvent en préserver serait un véritable suicide dont ils connaissent trop bien les conséquences pour s’y exposer. Ils considèrent comme un devoir de veiller à la santé du corps, parce que la santé est nécessaire pour l’accomplissement des devoirs sociaux. S’ils cherchent à prolonger la vie corporelle, ce n’est pas par attachement pour la terre, mais afin d’avoir plus de temps pour progresser, s’améliorer, s’épurer, dépouiller le vieil homme et acquérir une plus grande somme de mérites pour la vie spirituelle. Mais si, malgré tous les soins, ils doivent succomber, ils en prennent leur parti sans se plaindre, sachant que tout progrès porte ses fruits, que rien de ce que l’on acquiert en moralité et en intelligence n’est perdu, et que s’ils n’ont pas démérité aux yeux de Dieu, ils seront toujours mieux dans l’autre monde que dans celui-ci, alors même qu’ils n’y auraient pas la première place ; ils se disent simplement : Nous allons un peu plus tôt où nous serions allés un peu plus tard.

Croit-on qu’avec de telles pensées on ne soit pas dans les meilleures conditions de tranquillité d’esprit recommandées par la science ? Pour l’incrédule ou le douteux, la mort a toutes ses terreurs, car il perd tout et n’attend rien. Que peut dire un médecin matérialiste pour calmer chez les malades la peur de mourir ? Rien que ce que disait un jour l’un d’eux à un pauvre diable qui tremblait au seul mot de choléra : « Bah ! tant qu’on n’est pas mort il y a espoir ; puis, en définitive, on ne meurt qu’une fois, et c’est bientôt passé ; quand on est mort, tout est fini ; on ne souffre plus. » Tout est fini quand on est mort, voilà la suprême consolation qu’il donne.

Le médecin spirite, au contraire, dit à celui qui voit la mort devant lui : « Mon ami, je vais employer toutes les ressources de la science pour vous rendre la santé et vous conserver le plus longtemps possible ; nous réussirons, j’en ai l’espoir ; mais la vie de l’homme est entre les mains de Dieu, qui nous rappelle quand notre temps d’épreuve ici-bas est fini ; si l’heure de votre délivrance est arrivée, réjouissez-vous, comme le prisonnier qui va sortir de sa prison. La mort nous débarrasse du corps qui nous fait souffrir, et nous rend à la véritable vie, vie exempte de troubles et de misères. Si vous devez partir, ne pensez pas que vous soyez perdu pour vos parents et vos amis qui restent après vous ; non, vous n’en serez pas moins au milieu d’eux ; vous les verrez et vous les entendrez mieux que vous ne pouvez le faire en ce moment ; vous les conseillerez, les dirigerez, les inspirerez pour leur bien. Si donc il plaît à Dieu de vous rappeler à lui, remerciez-le de ce qu’il vous rend la liberté ; s’il prolonge votre séjour ici, remerciez-le encore de vous donner le temps d’achever votre tâche. Dans l’incertitude, soumettez-vous sans murmure à sa sainte volonté. »

De telles paroles ne sont-elles pas propres à ramener la sérénité dans l’âme, et cette sérénité ne seconde-t-elle pas l’efficacité des remèdes, tandis que la perspective du néant plonge le moribond dans l’anxiété du désespoir ?

Outre cette influence morale, le Spiritisme en a une plus matérielle. On sait que les excès de tous genres sont une des causes qui prédisposent le plus aux atteintes de l’épidémie régnante ; aussi les médecins recommandent-ils la sobriété en toutes choses, prescription salutaire, à laquelle bien des gens ont de la peine à se soumettre. En admettant qu’ils le fassent, c’est sans doute un point important, mais croit-on qu’une abstention momentanée puisse réparer instantanément les désordres organiques causés par des abus invétérés, dégénérés en habitude, qui ont usé le corps et l’ont, par cela même, rendu accessible aux miasmes délétères ? En dehors du choléra, ne sait-on pas combien l’habitude de l’intempérance est pernicieuse dans les climats torrides, et dans ceux où la fièvre jaune est endémique ? Eh bien ! le Spirite, par suite de ses croyances et de la manière dont il envisage le but de la vie présente et le résultat de la vie future, modifie profondément ses habitudes ; au lieu de vivre pour manger, il mange pour vivre ; il ne fait aucun excès ; il ne vit point en cénobite : aussi use-t-il de tout, mais n’abuse de rien. Ce doit être assurément là une considération prépondérante à ajouter à celle que fait valoir notre correspondant de Constantinople.

Voilà donc un des résultats de cette doctrine, à laquelle l’incrédulité jette l’injure et le sarcasme ; qu’elle bafoue, taxe de folie, et qui, selon elle, apporte la perturbation dans la société. Gardez votre incrédulité, si elle vous plaît, mais respectez une croyance qui rend heureux et meilleurs ceux qui la possèdent. Si c’est une folie de croire que tout ne finit pas pour nous avec la vie, qu’après la mort, nous vivons d’une vie meilleure, exempte de soucis ; que nous revenons au milieu de ceux que nous aimons ; ou encore de croire qu’après la mort nous ne sommes ni plongés dans les flammes éternelles, sans espoir d’en sortir, ce qui ne vaudrait guère mieux que le néant, ni perdus dans l’oisive et béate contemplation de l’infini, plût à Dieu que tous les hommes fussent fous de cette manière ; il y aurait parmi eux bien moins de crimes et de suicides.

De nombreuses communications ont été données sur le choléra ; plusieurs l’ont été à la Société de Paris ou dans notre cercle intime ; nous n’en reproduisons que deux, fondues en une seule, pour éviter les répétitions, et qui résument la pensée dominante du plus grand nombre.

Société de Paris. – Médiums, MM. Desliens et Morin

Puisque le choléra est une question d’actualité, et que chacun apporte son remède pour repousser le terrible fléau, je me permettrai, si vous le voulez bien, de donner également mon avis, bien qu’il me paraisse peu probable que vous ayez à en craindre les atteintes d’une manière cruelle. Cependant, comme il est bon qu’à l’occasion les moyens ne fassent pas défaut, je mets mon peu de lumière à votre disposition.

Cette affection, quoi qu’on en dise, n’est pas immédiatement contagieuse, et ceux qui se trouvent dans un endroit où elle sévit ne doivent pas craindre de donner leurs soins aux malades.

Il n’existe pas de remède universel contre cette maladie, soit préventif, soit curatif, attendu que le mal se complique d’une foule de circonstances qui tiennent, soit au tempérament des individus, soit à leur état moral et à leurs habitudes, soit aux conditions climatériques, ce qui fait que tel remède réussit dans certains cas et non dans d’autres. On peut dire qu’à chaque période d’invasion et selon les localités, le mal doit faire l’objet d’une étude spéciale, et requiert une médication différente. C’est ainsi, par exemple, que la glace, la thériaque, etc., qui ont pu guérir des cas nombreux dans les choléras de 1832, de 1849, et dans certaines contrées, pourraient ne donner que des résultats négatifs à d’autres époques et dans d’autres pays. Il y a donc une foule de remèdes bons, et pas un qui soit spécifique. C’est cette diversité dans les résultats qui a dérouté et déroutera longtemps encore la science, et qui fait que nous-mêmes ne pouvons donner de remède applicable à tout le monde, parce que la nature du mal ne le comporte pas. Il y a cependant des règles générales, fruits de l’observation, et dont il importe de ne pas s’écarter.

Le meilleur préservatif consiste dans les précautions de l’hygiène sagement recommandées dans toutes les instructions données à cet effet ; ce sont par-dessus tout la propreté, l’éloignement de toute cause d’insalubrité et des foyers d’infection, l’abstention de tout excès. Avec cela il faut éviter de changer ses habitudes alimentaires, si ce n’est pour en retrancher les choses débilitantes. Il faut également éviter les refroidissements, les transitions brusques de température, et s’abstenir, à moins de nécessité absolue, de toute médication violente pouvant apporter un trouble dans l’économie.

La peur, vous le savez, est souvent en pareil cas pire que le mal ; le sang-froid ne se commande pas, malheureusement, mais vous, Spirites, vous n’avez besoin d’aucun conseil sur ce point ; vous regardez la mort sans sourciller, et avec le calme que donne la foi.

En cas d’attaque, il importe de ne pas négliger les premiers symptômes. La chaleur, la diète, une transpiration abondante, les frictions, l’eau de riz dans laquelle on a mis quelques gouttes de laudanum, sont des médicaments peu coûteux et dont l’action est très efficace, si l’énergie morale et le sang-froid viennent s’y joindre. Comme il est souvent difficile de se procurer du laudanum en l’absence d’un médecin, on peut y suppléer, en cas d’urgence, par toute autre composition calmante, et en particulier par le suc de laitue, mais employé à faible dose. On peut d’ailleurs faire bouillir simplement quelques feuilles de laitue dans l’eau de riz.

La confiance en soi et en Dieu est, en pareille circonstance, le premier élément de la santé.

Maintenant que votre santé matérielle est mise à l’abri du danger, permettez-moi de songer à votre tempérament spirituel, auquel une épidémie d’un autre genre semble vouloir s’attaquer. Ne craignez rien de ce côté ; le mal ne saurait atteindre que les êtres à qui la vie vraiment spirituelle fait défaut, et déjà morts sur la tige. Tous ceux qui se sont voués sans retour et sans arrière-pensée à la doctrine y puiseront au contraire de nouvelles forces, pour faire fructifier les enseignements que nous nous faisons un devoir de vous transmettre. La persécution, quelle qu’elle soit, est toujours utile ; elle met au jour les cœurs solides, et si elle détache du tronc principal quelques branches mal attachées, les jeunes rejetons, mûris par les luttes dans lesquelles ils triompheront en suivant nos avis, deviendront des hommes sérieux et réfléchis. Ainsi donc bon courage ; marchez sans crainte dans la voie qui vous est tracée, et comptez sur celui qui ne vous fera jamais défaut dans la mesure de ses forces.

Docteur Demeure.

Cet inconnu qu’est l’Au-delà

De l’Esprit Emmanuel dans le livre « Ecrin de lumière » psychographié par Chico Xavier.


Mes chers amis, que Dieu vous donne beaucoup de paix spirituelle dans votre cheminement de chaque jour.

Je connais l’impatience avec laquelle beaucoup d’entre vous frappent à la porte en quête de révélations ; je connais vos aspirations et j’ai déjà éprouvé ce même désir infini.

L’homme sera toujours confronté à cet inconnu qu’est l’Au-delà et sera saisi d’angoisses indicibles lorsqu’il s’éloignera de l’aliment spirituel, qui est la matière première de la vie extérieure. C’est ce qui se produit sur la scène de votre siècle rempli d’événements d’une profonde signification scientifique et philosophique. Vous êtes entourés de réalisations et de machines, vous êtes enthousiasmés par des idées politiques, mais vous demeurez au bord d’abîmes qui sapent les siècles de réalisations.

L’homme moderne a grandi dans le domaine des réalisations purement intellectuelles, en avançant dans la maîtrise de l’organisation matérielle. Pourtant, derrière des montagnes de livres et tout au long des traités patiemment élaborés dans l’ombre des laboratoires, l’intelligence humaine se cache et préfère la mort. La science, qui a sondé le monde du sous-sol à la stratosphère, n’a pas pu dominer le volcan de la mort. Vingt siècles de pensée chrétienne n’ont pas suffi. Des milliers de messages de la Providence Divine ont été transformées en choses utiles à la civilisation, qui ont adouci les épisodes de dévastation et de misère. Mais ne nous lamentons pas. Nous ne nous référons à une telle débâcle que pour exalter la grandeur de l’expérience spirituelle.

L’homme de nos philosophies actuelles, centré sur l’économie, ne peut pas subsister dans le cadre de l’évolution divine. L’homme est Esprit avant tout. La Terre est notre école millénaire qui attend, résignée, que nous atteignions la maturité des sentiments.

C’est pour cela que vous avez accouru à la présente réunion, poussés pour la plupart par le désir d’ausculter l’inconnu. C’est pour cela que vous espériez des phénomènes qui vous transformeraient entièrement. Au fond, mes amis, vous désirez la foi, vous voulez toucher à la certitude. Cependant, la curiosité ne peut pas se substituer au travail persévérant et méthodique. Aucune technique professionnelle, aussi simple soit-elle, ne peut se passer de ceux qui cultivent l’expérience ressentie et vécue.

Certains parmi vous formulent des questions mentales, tandis que d’autres attendent des manifestations qui touchent les perceptions extérieures. Pourtant, malgré le désir d’accéder à vos souhaits, ce ne serait pas possible de briser la loi universelle de l’initiative de chacun dans l’exercice du libre arbitre qui régit les destins. Votre anxiété palpite dans le monde entier. L’humanité supplie des nouvelles manifestations qui définiraient des directives pour aller Plus Haut, et vos cœurs sont fatigués par les frictions usantes. En général, vous êtes des voyageurs épuisés par le chemin aride, qui commencent à interroger les profondeurs du ciel et qui reçoivent toujours une réponse lorsqu’ils le contemplent en étant certains que la vie est un témoignage de travail, de réalisations et de confiance. Aucune élévation ne se fera sans effort personnel.

C’est pour cela que les anciennes idées religieuses, bien que respectables de par leurs plus sublimes traditions, ne satisfont plus. Les temples de pierre n’exhalent plus l’encens de la poésie et de nouveaux espoirs demandent des éclairages concrets et des plans de route précis.

Oui, notre soif est juste. Cependant, la source est encore celle que le Maître nous a apportée il y a deux mille ans.

Cherchez cette eau de la vie éternelle. Ne vous laissez pas dominer seulement pas l’impatience, qui est parfois maladive.

Recherchez la connaissance. Ne vous limitez pas au champ restreint de la curiosité. Toute curiosité est bonne lorsqu’elle amène au travail.

Recevez donc les services de Dieu en vous-mêmes. Votre cœur et votre intelligence sont le grand atelier dans lequel vous opérerez des merveilles, à condition de ne pas condamner vos meilleurs outils d’observation et vos possibilités de service à la rouille de l’oubli.

Que votre curiosité soit un jalon utile sur la route de la sagesse. Poursuivez votre effort en vous rappelant que si vous venez aujourd’hui frapper à la porte de l’Au-Delà, en réponse l’Au-Delà vient aussi frapper à votre porte.