Faisons notre examen

De l’Esprit André Luiz dans le livre Opinion Spirite, psychographié par Francisco Cândido Xavier et Waldo Vieira


Le devoir du spirite chrétien est de devenir progressivement meilleur.

Dès lors, il convient de faire de temps en temps un examen rigoureux de notre état intérieur.

Le spirite qui ne progresse pas pendant trois années successives stagne.

Teste ta patience :

– Es-tu plus calme, plus affable et compréhensif ?

Examine tes relations au sein de ton foyer :

– As-tu contribué à un climat plus apaisé chez toi ?

Vérifie les actions qui t’incombent selon la doctrine :

– Es-tu plus enthousiaste dans ta collaboration à l’œuvre du Seigneur ?

 Analyse ton comportement face à tes amis :

– Tes attitudes témoignent-elles de l’Evangile vivant ?

Réfléchis à ta capacité à faire des sacrifices :

– Est-ce que tu acceptes plus volontiers de servir ?

 Observe ton détachement :

– Arrives-tu à te libérer un peu plus du désir d’être influent et de posséder des biens terrestres ?

Emploies-tu plus fréquemment « nous » et « notre » à la place de « moi » et « mon » ?

Est-ce que tes moments de tristesse ou de colère, même si tu es le seul à les connaître, se font plus rares ?

Est-ce que les petits remords enfouis dans ta conscience ont diminué ?

As-tu chassé de vieilles rancœurs ou aversions ?

As-tu dépassé le manque chronique d’attention et de soin ?

 Approfondis-tu la Doctrine dont tu te réclames ?

Comprends-tu mieux le rôle de la douleur ?

Est-ce que tu entretiens encore des inimitiés, même discrètes ?

Aides-tu les nécessiteux avec plus d’abnégation ?

Pries-tu réellement ?

Est-ce que tes idéaux ont évolué ?

Est-ce que ta foi raisonnée s’est renforcée ?

As-tu des paroles plus indulgentes, des bras plus actifs et des mains qui bénissent davantage ?

L’Evangile est la joie dans le cœur : – As-tu vraiment été plus heureux et joyeux ces trois dernières années ?

Tout est en marche ! Tout évolue ! Faisons avec le Christ le point sur notre efficacité individuelle !

Fais le bilan de ton existence aujourd’hui, spontanément et dans la paix, pour ne pas avoir à le faire demain sous l’aiguillon de la douleur.

Ne t’illusionne pas ! Un jour écoulé est une quote-part de responsabilité, un pas de plus vers la Vie Spirituelle, une nouvelle opportunité qui a été valorisée ou gaspillée.

Interroge ta conscience sur l’utilité de la manière dont tu emploies ton temps, ta santé et les occasions quotidiennes de faire le bien.

Fais-le maintenant, tant que tu disposes d’un corps humain et que tu as la possibilité de reconsidérer ta ligne de conduite et de corriger facilement tes erreurs car, quand tu passeras de ce côté-ci, ce sera plus difficile…

Le subconscient et les rêves

Extrait du livre A la découverte de soi de Joanna de Ângelis, psychographié par Divaldo Franco.


La complexité des rêves a bénéficié d’un investissement précieux de la part des spécialistes du psychisme, qui tentent constamment de l’interpréter. La plupart des rêves proviennent du subconscient, ils en révèlent beaucoup plus sur l’être humain qu’une analyse rapide ne le suggérerait. Dans cette zone, se trouvent les souvenirs d’événements vécus comme ceux observés dans l’enfance. Cette mémoire est libérée pendant le sommeil sous différentes formes, y compris perturbatrices.

Les anxiétés et peurs non digérées, les événements incompris, les paroles et gestes agressifs, l’éducation castratrice et les questions sans réponse engendrent des troubles de la personnalité. Ces conflits restent en attente d’éclaircissements, de libération et resurgissent dans le monde des rêves. Les plus anciens sont ceux qui ont été les mieux conservés en raison du mode récurrent de leur archivage. Ils se manifestent souvent et produisent des états oniriques tumultueux et effrayants qui finissent par créer de graves problèmes de comportement et de relation interpersonnelle.

De la même manière, les impressions agréables et salutaires, les succès et les joies, les aspirations réalisées et les désirs satisfaits affleurent pendant le sommeil, sous forme de rêves agréables.

Il est vrai que souvent le Moi supérieur, c’est-à-dire l’Esprit, quitte le corps, voyage et a des contacts avec d’autres qui laissent des impressions enregistrées par le cerveau et qui resurgissent de manière bénéfique et gratifiante dans le domaine onirique.

La libido joue également un rôle important dans ce domaine du fait des désirs, des frustrations et des pulsions sexuelles bridées, mal dirigées ou trop libérées.

De tels phénomènes sont automatiques et découlent de nombreux facteurs tels que l’exaltation, le stress, la dépression, les phobies, les désirs… Tout désir fortement actionné libère des contenus archivés dans le subconscient. Ces contenus remontent à la conscience à travers des rêves et souvenirs…

En sortant du champ des manifestations mécaniques, il est possible de programmer les rêves que l’on souhaite avoir et d’éviter ceux qui sont effrayants – les cauchemars.

Cette question dépend du matériel pensant que l’on entretient, que l’on archive dans son subconscient et qui en prend le contrôle à travers les pensées et les actions conscientes. A défaut d’esprit critique et de discernement, le subconscient joue un rôle statique consistant à conserver tout le matériel qui se dirige vers l’inconscient : il ne parvient pas sélectionner le matériel qu’il archive et qui, tant qu’il est stocké, peut apparaître dans la conscience ou aller dans les registres profonds de l’inconscient.

Tout type de message est donc accepté sans réflexion, sans analyse de qualité.

En fixant la pensée exclusivement dans cette zone et en ayant recours aux aspirations, il est possible de les diriger de manière constructive et gratifiante.

En fonction des pensées, les souvenirs s’accumulent et apparaîtront en temps voulu sur les écrans de la connaissance.

En établissant un programme de beaux rêves, il sera possible de donner des ordres au subconscient tout en rationalisant le matériel perturbateur qui y a été déposé.

Avant de dormir, il est conseillé de fixer des idées agréables et positives, en visualisant ce que l’on désire rêver pour en tirer profit dans le processus de croissance intérieure et de progrès culturel, intellectuel, moral et spirituel.

La conquête sera notable lorsque l’individu prendra conscience de sa réalité. Il pensera et agira avec lucidité, sans le blocage des illusions, le voile des peurs et les ombres des frustrations qui masquent cette réalité.

Après l’étape de la planification de l’expérience onirique, viendra celle de l’autosuggestion, de l’enrichissement par une brève lecture salutaire. L’examen de conscience permettra de se libérer des poisons de la colère, de l’amertume et du ressentiment pour parvenir à l’apaisement. Par la prière, l’individu pourra s’abandonner à la Divine Essence Créatrice.

Par la répétition de ces procédés, les impressions anxiogènes et négatives archivées se dilueront et laisseront place à de nouvelles façons de faire. Ensuite, lorsque ces dernières seront intégrées au fondement de la personnalité, elles reviendront à la surface de la conscience, à la lucidité et aux rêves, ouvrant des possibilités d’échange avec d’autres Esprits qui se sentiront attirés et chercheront à transmettre des messages de réconfort, de soutien et de beauté.

La persistance et la qualité des messages mèneront aux objectifs à atteindre.

N’attendez pas de miracles instantanés en ce qui concerne la programmation de votre propre vie. Dans l’atmosphère de son foyer, chacun respire selon l’air qu’il élabore.

Psychiquement, passer d’un milieu malsain à un milieu salubre demande du temps et des efforts.

Pendant la reprogrammation, il arrive parfois que des invasions d’idées-habitudes interfèrent négativement et détournent l’individu du centre d’attention qu’il souhaite maintenir.

Il devra se recentrer avec amour sur la pensée initiale qui a motivé son expérience de développement jusqu’à créer de nouveaux schémas de comportement mental. Ces derniers deviendront naturels et favoriseront l’équilibre psychique et émotionnel.

Ainsi, nous pouvons paraphraser le dicton populaire et affirmer : – Dis-moi ce dont tu rêves et je te dirai ton avenir.

Il est donc nécessaire de découvrir son esprit, d’approfondir ses souvenirs, d’éliminer ses craintes et ses angoisses, de rectifier ses choix de modèles, d’être positif et de se concentrer sur ce qui est éthique et salutaire.

Chacun construit sa réalité de manière à s’affirmer et à se libérer des liens nuisibles avec lesquels il s’était laissé attacher.

Ce travail de libération commence dans la pensée sous l’action d’un désir ininterrompu animé par la certitude que la réussite est proche. La réincarnation de l’Esprit sur Terre vise le dépassement des limites, l’autosatisfaction et les réalisations heureuses, sources de croissance par l’effort personnel et les valeurs morales.

Le sommeil et les rêves

Nous trouvons dans le Livre des Esprits d’Allan Kardec de précieux enseignements sur l’émancipation de l’âme, le sommeil et les rêves.


400. L’Esprit incarné demeure-t-il volontiers sous son enveloppe corporelle ?

« C’est comme si tu demandais si le prisonnier se plaît sous les verrous. L’Esprit incarné aspire sans cesse à la délivrance, et plus l’enveloppe est grossière, plus il désire en être débarrassé. »

401. Pendant le sommeil, l’âme se repose-t-elle comme le corps ?

« Non, l’Esprit n’est jamais inactif. Pendant le sommeil, les liens qui l’unissent au corps sont relâchés, et le corps n’ayant pas besoin de lui, il parcourt l’espace, et entre en relation plus directe avec les autres Esprits. »

402. Comment pouvons-nous juger de la liberté de l’Esprit pendant le sommeil ?

« Par les rêves. Crois bien que lorsque le corps repose, l’Esprit a plus de facultés que dans la veille ; il a le souvenir du passé et quelquefois prévision de l’avenir ; il acquiert plus de puissance et peut entrer en communication avec les autres Esprits, soit dans ce monde, soit dans un autre. Souvent, tu dis : J’ai fait un rêve bizarre, un rêve affreux, mais qui n’a aucune vraisemblance ; tu te trompes ; c’est souvent un souvenir des lieux et des choses que tu as vus ou que tu verras dans une autre existence ou à un autre moment. Le corps étant engourdi, l’Esprit tâche de briser sa chaîne en cherchant dans le passé ou dans l’avenir.

Pauvres hommes, que vous connaissez peu les phénomènes les plus ordinaires de la vie ! Vous croyez être bien savants, et les choses les plus vulgaires vous embarrassent ; à cette question de tous les enfants : qu’est-ce que nous faisons quand nous dormons ? Qu’est-ce que c’est que les rêves ? Vous restez interdits.

Le sommeil délivre en partie l’âme du corps. Quand on dort, on est momentanément dans l’état où l’on se trouve d’une manière fixe après la mort. Les Esprits qui sont tôt dégagés de la matière à leur mort ont eu des sommeils intelligents ; ceux-là, quand ils dorment, rejoignent la société des autres êtres supérieurs à eux : ils voyagent, causent et s’instruisent avec eux ; ils travaillent même à des ouvrages qu’ils trouvent tout faits en mourant. Ceci doit vous apprendre une fois de plus à ne pas craindre la mort, puisque vous mourez tous les jours selon la parole d’un saint.

Voilà pour les Esprits élevés ; mais pour la masse des hommes qui, à la mort, doivent rester de longues heures dans ce trouble, dans cette incertitude dont ils vous ont parlé, ceux-là vont, soit dans des mondes inférieurs à la terre, où d’anciennes affections les rappellent, soit chercher des plaisirs peut-être encore plus bas que ceux qu’ils ont ici ; ils vont puiser des doctrines encore plus viles, plus ignobles, plus nuisibles que celles qu’ils professent au milieu de vous. Et ce qui engendre la sympathie sur la terre n’est pas autre chose que ce fait qu’on se sent, au réveil, rapproché par le coeur de ceux avec qui on vient de passer huit à neuf heures de bonheur ou de plaisir. Ce qui explique aussi ces antipathies invincibles, c’est qu’on sait au fond de son coeur que ces gens-là ont une autre conscience que la nôtre, parce qu’on les connaît sans les avoir jamais vus avec les yeux. C’est encore ce qui explique l’indifférence, puisqu’on ne tient pas à faire de nouveaux amis, lorsqu’on sait qu’on en a d’autres qui nous aiment et nous chérissent. En un mot, le sommeil influe plus que vous ne pensez sur votre vie.

Par l’effet du sommeil, les Esprits incarnés sont toujours en rapport avec le monde des Esprits, et c’est ce qui fait que les Esprits supérieurs consentent, sans trop de répulsion, à s’incarner parmi vous. Dieu a voulu que pendant leur contact avec le vice, ils pussent aller se retremper à la source du bien, pour ne pas faillir eux-mêmes, eux qui venaient instruire les autres. Le sommeil est la porte que Dieu leur a ouverte vers leurs amis du ciel ; c’est la récréation après le travail, en attendant la grande délivrance, la libération finale qui doit les rendre à leur vrai milieu.

Le rêve est le souvenir de ce que votre Esprit a vu pendant le sommeil ; mais remarquez que vous ne rêvez pas toujours, parce que vous ne vous souvenez pas toujours de ce que vous avez vu, ou de tout ce que vous avez vu. Ce n’est pas votre âme dans tout son développement ; ce n’est souvent que le souvenir du trouble qui accompagne votre départ ou votre rentrée, auquel se joint celui de ce que vous avez fait ou de ce qui vous préoccupe dans l’état de veille ; sans cela, comment expliqueriez-vous ces rêves absurdes que font les plus savants comme les plus simples ? Les mauvais Esprits se servent aussi des rêves pour tourmenter les âmes faibles et pusillanimes.

Au reste, vous verrez dans peu se développer une autre espèce de rêves ; elle est aussi ancienne que celle que vous connaissez, mais vous l’ignorez. Le rêve de Jeanne, le rêve de Jacob, le rêve des prophètes juifs et de quelques devins indiens : ce rêve-là est le souvenir de l’âme entièrement dégagée du corps, le souvenir de cette seconde vie dont je vous parlais tout à l’heure.

Cherchez bien à distinguer ces deux sortes de rêves dans ceux dont vous vous souviendrez ; sans cela vous tomberiez dans des contradictions et dans des erreurs qui seraient funestes à votre foi. »

Les rêves sont le produit de l’émancipation de l’âme rendue plus indépendante par la suspension de la vie active et de relation. De là une sorte de clairvoyance indéfinie qui s’étend aux lieux les plus éloignés ou que l’on n’a jamais vus, et quelquefois même à d’autres mondes. De là encore le souvenir qui retrace à la mémoire les événements accomplis dans l’existence présente ou dans les existences antérieures ; l’étrangeté des images de ce qui se passe ou s’est passé dans des mondes inconnus, entremêlées des choses du monde actuel, forment ces ensembles bizarres et confus qui semblent n’avoir ni sens ni liaison. L’incohérence des rêves s’explique encore par les lacunes que produit le souvenir incomplet de ce qui nous est apparu en songe. Tel serait un récit dont on aurait tronqué au hasard des phrases ou des parties de phrases : les fragments qui resteraient étant réunis perdraient toute signification raisonnable.