L’homme bon

De l’Esprit Emmanuel, dans le livre Religion des Esprits, psychographié par Francisco Cândido Xavier – En référence à la question n°918 du Livre des Esprits.


On raconte qu’une fois que Jésus eut narré la parabole du bon Samaritain, il fut à nouveau interpellé par le docteur de la loi qui allégua ne pas avoir compris complètement la leçon, et
d’une manière subtile lui demanda :

-Maître, que devrais-je faire pour être considéré comme un homme bon ?
Avec une patience admirable, le Seigneur lui répondit :

– Imagine-toi que le mutisme inhibe ta faculté de parler correctement, dis-toi combien tu serais reconnaissant si un compagnon prononçait à ta place les mots restés coincés dans ta bouche !

« Imagine-toi aveugle des suites d’une infirmité irrémédiable. Quelle joie serait la tienne de pouvoir te promener en prenant la main tendue qui viendrait soutenir ton pas incertain
et garantir ta sécurité !

« Imagine-toi tombé et découragé sur la voie publique, et tu verras combien tu apprécies la consolation des bras qui t’offrent leur aide sans manquer de respect pour tes souffrances.

« Imagine-toi frappé d’une maladie contagieuse et réfléchis à la satisfaction qui illuminerait ton cœur à la visite d’un ami qui viendrait te témoigner quelques minutes de solidarité.
« Imagine-toi en prison à souffrir de l’incompréhension du monde, et dis-toi combien tu serais ému par le geste de courage du frère qui chercherait à t’exprimer sa sympathie.
« Imagine-toi chez toi sans rien à manger, bravant l’amertume et la pénurie. Pense au bonheur qui serait le tien si subitement pour te soutenir quelqu’un t’apportait son aide sans te questionner sur ta croyance et sans exiger d’examen de conscience.

Imagine-toi dans l’erreur à subir les sarcasmes d’un grand nombre. Combien le baume de l’indulgence de ceux qui excuseraient ta faute te calmerait et t’encouragerait à recommencer !

« Imagine-toi fatigué et intempérant. Combien ne serais-tu pas reconnaissant envers ceux qui t’offriraient la prière du silence et une phrase de sympathie ! »

Puis, après un intervalle spontané, le divin ami lui demanda :

— A ton avis, dans de telles circonstances, quels auraient été les hommes bons ?
— Ceux qui auraient fait preuve de compréhension et de miséricorde envers moi – répondit l’interlocuteur.
— Alors — lui fit Jésus avec bonté -, va de l’avant et fais de même.

La foi transporte des Montagnes

Extrait du chapitre 19 de l’Evangile selon le Spiritisme – Allan Kardec


6. Au point de vue religieux, la foi est la croyance dans les dogmes particuliers, qui constituent les différentes religions ; toutes les religions ont leurs articles de foi. Sous ce rapport, la foi peut être raisonnée ou aveugle. La foi aveugle n’examinant rien, accepte sans contrôle le faux comme le vrai, et se heurte à chaque pas contre l’évidence et la raison ; poussée à l’excès, elle produit le fanatisme. Quand la foi repose sur l’erreur, elle se brise tôt ou tard ; celle qui a pour base la vérité est seule assurée de l’avenir, parce qu’elle n’a rien à redouter du progrès des lumières, attendu que ce qui est vrai dans l’ombre, l’est également au grand jour. Chaque religion prétend être en possession exclusive de la vérité ; préconiser la foi aveugle sur un point de croyance, c’est avouer son impuissance à démontrer qu’on a raison.

7. On dit vulgairement que la foi ne se commande pas, de là beaucoup de gens disent que ce n’est pas leur faute s’ils n’ont pas la foi. Sans doute la foi ne se commande pas, et ce qui est encore plus juste : la foi ne s’impose pas. Non, elle ne se commande pas, mais elle s’acquiert, et il n’est personne à qui il soit refusé de la posséder, même parmi les plus réfractaires. Nous parlons des vérités spirituelles fondamentales, et non de telle ou telle croyance particulière. Ce n’est pas à la foi à aller à eux, c’est à eux à aller au-devant de la foi, et s’ils la cherchent avec sincérité, ils la trouveront. Tenez donc pour certain que ceux qui disent : « Nous ne demanderions pas mieux que de croire, mais nous ne le pouvons pas,» le disent des lèvres et non du cœur, car en disant cela ils se bouchent les oreilles. Les preuves cependant abondent autour d’eux ; pourquoi donc refusent-ils de les voir ? Chez les uns c’est insouciance ; chez d’autres la crainte d’être forcés de changer leurs habitudes ; chez la plupart c’est l’orgueil qui refuse de reconnaître une puissance supérieure, parce qu’il leur faudrait s’incliner devant elle.

Chez certaines personnes, la foi semble en quelque sorte innée ; une étincelle suffit pour la développer. Cette facilité à s’assimiler les vérités spirituelles est un signe évident de progrès antérieur ; chez d’autres, au contraire, elles ne pénètrent qu’avec difficulté, signe non moins évident d’une nature en retard. Les premières ont déjà cru et compris ; elles apportent en renaissant l’intuition de ce qu’elles ont su : leur éducation est faite ; les secondes ont tout à apprendre : leur éducation est à faire ; elle se fera, et si elle n’est pas terminée dans cette existence, elle le sera dans une autre.

La résistance de l’incrédule, il faut en convenir, tient souvent moins à lui qu’à la manière dont on lui présente les choses. A la foi il faut une base, et cette base c’est l’intelligence parfaite de ce que l’on doit croire ; pour croire il ne suffit pas de voir, il faut surtout comprendre. La foi aveugle n’est plus de ce siècle ; or, c’est précisément le dogme de la foi aveugle qui fait aujourd’hui le plus grand nombre des incrédules, parce qu’elle veut s’imposer, et qu’elle exige l’abdication d’une des plus précieuses prérogatives de l’homme : le raisonnement et le libre arbitre. C’est cette foi contre laquelle surtout se raidit l’incrédule, et dont il est vrai de dire qu’elle ne se commande pas ; n’admettant pas de preuves, elle laisse dans l’esprit un vague d’où naît le doute. La foi raisonnée, celle qui s’appuie sur les faits et la logique, ne laisse après elle aucune obscurité ; on croit, parce qu’on est certain, et l’on n’est certain que lorsqu’on a compris ; voilà pourquoi elle ne fléchit pas ; car il n’y a de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison face à face à tous les âges de lhumanité.

C’est à ce résultat que conduit le spiritisme, aussi triomphe-t-il de l’incrédulité toutes les fois qu’il ne rencontre pas d’opposition systématique et intéressée.

La responsabilité morale

Extrait de la Revue Spirite d’août 1867. Médium : M. Nivard


J’assiste à toutes tes causeries mentales, mais sans les diriger : tes pensées sont émises en ma présence, mais je ne les provoque pas. C’est le pressentiment des cas qui ont quelque chance de se présenter, qui fait naître en toi les pensées propres à résoudre les difficultés qu’ils pourraient te susciter. C’est là le libre arbitre ; c’est l’exercice de l’Esprit incarné, s’essayant à résoudre des problèmes qu’il se pose lui-même.

En effet, si les hommes n’avaient que les idées que les Esprits leur inspirent, ils auraient peu de responsabilité et peu de mérite ; ils n’auraient que la responsabilité d’avoir écouté de mauvais conseils, ou le mérite d’avoir suivi les bons. Or, cette responsabilité et ce mérite seraient évidemment moins grands que s’ils étaient le résultat de l’entier libre arbitre, c’est-à-dire d’actes accomplis dans la plénitude de l’exercice des facultés de l’Esprit, qui, dans ce cas, agit sans aucune sollicitation.

Il résulte de ce que je dis que très souvent les hommes ont des pensées qui leur sont essentiellement propres, et que les calculs auxquels ils se livrent, les raisonnements qu’ils tiennent, les conclusions auxquelles ils aboutissent, sont le résultat de l’exercice intellectuel au même titre que le travail manuel est le résultat de l’exercice corporel. Il ne faudrait pas conclure de là, que l’homme n’est pas assisté dans ses pensées et dans ses actes par les Esprits qui l’entourent, bien au contraire ; les Esprits, soit bienveillants, soit malveillants, sont souvent la cause provocatrice de vos actes et de vos pensées ; mais vous ignorez complètement dans quelles circonstances cette influence se produit, en sorte qu’en agissant, vous croyez le faire en vertu de votre propre mouvement : votre libre arbitre reste intact ; il n’y a de différence entre les actes que vous accomplissez sans y être poussés, et ceux que vous accomplissez sous l’influence des Esprits, que dans le degré du mérite ou de la responsabilité.

Dans l’un et l’autre cas, la responsabilité et le mérite existent, mais, je le répète, ils n’existent pas au même degré. Ce principe que j’énonce n’a pas, je crois, besoin de démonstration ; il me suffira, pour le prouver, de prendre une comparaison dans ce qui existe parmi vous.

Si un homme a commis un crime, et qu’il l’ait commis, séduit par les conseils dangereux d’un homme qui exerce sur lui beaucoup d’influence, la justice humaine saura le reconnaître en lui accordant bénéfice des circonstances atténuantes ; elle ira plus loin : elle punira l’homme dont les conseils pernicieux ont provoqué le crime, et sans y avoir autrement contribué, cet homme sera plus sévèrement puni que celui qui n’a été que l’instrument, parce que c’est sa pensée qui a conçu le crime, et son influence sur un être plus faible qui l’a fait exécuter. Eh bien ! ce que font les hommes dans ce cas, en diminuant la responsabilité du criminel et en la partageant l’infâme avec qui l’a poussé à commettre le crime, comment voudriez-vous que Dieu, qui est la justice même, n’en fît pas autant, puisque votre raison vous dit qu’il est juste d’agir ainsi ?

Pour ce qui concerne le mérite des bonnes actions, que j’ai dit être moins grand si l’homme a été sollicité à les faire, c’est la contrepartie de ce que je viens de dire au sujet de la responsabilité, et peut se démontrer en renversant la proposition.

Ainsi donc, quand il t’arrive de réfléchir et de promener tes idées d’un sujet à un autre ; quand tu discutes mentalement sur les faits que tu prévois ou qui sont déjà accomplis ; quand tu analyses, quand tu raisonnes et quand tu juges, ne crois pas que ce soient des Esprits qui te dictent tes pensées ou qui te dirigent ; ils sont là, près de toi, ils t’écoutent ; ils voient avec plaisir cet exercice intellectuel auquel tu te livres ; leur plaisir est doublé, quand ils voient que tes conclusions sont conformes à la vérité.

Il leur arrive quelquefois, évidemment, de se mêler à cet exercice, soit pour le faciliter, soit pour donner à l’Esprit quelques aliments, ou lui créer quelques difficultés, afin de rendre cette gymnastique intellectuelle plus profitable à celui qui la pratique ; mais, en général, l’homme qui cherche, quand il est livré à ses réflexions, agit presque toujours seul, sous l’œil vigilant de son Esprit protecteur, qui intervient si le cas est assez grave pour rendre son intervention nécessaire.

Ton père qui veille sur toi, et qui est heureux de te voir à peu près rétabli. (Le médium sortait d’une grave maladie.)

Louis Nivard

Critères de qualité pour les réunions médiumniques

Extrait du livre Réunions médiumniques – Projet Manoel Philomeno de Miranda, vol. 1


Choix et confidentialité

1/Confidentialité : il ne peut être admis dans le local et à l’horaire pour l’échange médiumnique d’autre personne que l’équipe responsable, exception faite pour quelque invité en condition d’y assister, à l’appréciation du dirigeant.

2/ Sélection des participants selon le critère d’affinité entre eux, intérêt, dévouement, capacité d’intégration, équilibre émotionnel, santé, et connaissance spirite compatibles avec la tâche à laquelle ils se destinent.

Exigences liées aux participants

3/ Harmonie et amitié entre les membres de chaque groupe médiumnique et entre les différents groupes, abolissant tout sentiment de compétition.

4/ Intérêt constant pour apprendre, être, et travailler dépouillé de toute attitude personnaliste.

5/Coopération réciproque et motivation permanente.

6/ Engagement individuel et collectif à l’étude, à la prière, à la pratique de la charité et à l’auto-perfectionnement progressif.

7/ Pratique de l’Évangile au foyer.

8/ Intégration dans les tâches et les programmes de la maison Spirite et engagement pour la Cause.

Préparation et ambiance

9/ Ambiance réservée exclusivement aux réunions médiumniques ou activités similaires.

10/ Garantie de silence et d’harmonie vibratoire dans toutes les dépendances du Centre Spirite, en évitant les activités simultanées qui peuvent déstabiliser cette harmonie.

Normes et procédures

11/ Équipe consciente quant à la valeur des disciplines préparatoires, ponctualité et assiduité.

12/ Régularité des réunions avec la même équipe, en évitant les expériences impromptues et de motivation occasionnelle.

13/ Nombre de participants limité, compatible avec la nature spécifique de la réunion et la capacité d’harmonisation de l’équipe.

14/ Membres d’une équipe non engagés dans les pratiques d’échange spirituel des autres Institutions.

15/ Chaque membre de l’équipe, conscient de son rôle et de tous ceux des autres, liés au travail médiumnique, ne conseillent pas des improvisations ou des échanges de fonctions.

Direction et enseignement

16/ Dirigeant incarné avec l’expérience de l’enseignement, connaissance doctrinaire et leadership naturel, capable de faire preuve d’affection sans privilèges et d’orienter avec bonté et fermeté.

17/ Services aux Esprits souffrants conduits de façon aimante et sure, avec tact et psychologie, au travers de dialogues respectueux et objectifs.

Objectifs et évaluation

18/Compréhension quant aux objectifs fondamentaux des réunions médiumniques qui sont : démonstration de l’immortalité de l’âme, instruction des participants et aide aux esprits souffrants de l’erraticité.

19/ Sens de l’auto-critique et habitude de l’évaluation des résultats, individuels et collectifs.

20/ Évaluation du résultat médiumnique sur les critères de la facilité et de l’équilibre avec lesquels les communications arrivent.

21/ Évaluation de l’authenticité des communications sur le critère de la cohérence entre l’évolution de l’Esprit communicant, son langage, et les connaissances du médium.

22/ Évaluation des réunions sur le critère du bien produit, déconseillant d’évaluer sur le mal qui n’est pas arrivé.

Faisons notre examen

De l’Esprit André Luiz dans le livre Opinion Spirite, psychographié par Francisco Cândido Xavier et Waldo Vieira


Le devoir du spirite chrétien est de devenir progressivement meilleur.

Dès lors, il convient de faire de temps en temps un examen rigoureux de notre état intérieur.

Le spirite qui ne progresse pas pendant trois années successives stagne.

Teste ta patience :

– Es-tu plus calme, plus affable et compréhensif ?

Examine tes relations au sein de ton foyer :

– As-tu contribué à un climat plus apaisé chez toi ?

Vérifie les actions qui t’incombent selon la doctrine :

– Es-tu plus enthousiaste dans ta collaboration à l’œuvre du Seigneur ?

 Analyse ton comportement face à tes amis :

– Tes attitudes témoignent-elles de l’Evangile vivant ?

Réfléchis à ta capacité à faire des sacrifices :

– Est-ce que tu acceptes plus volontiers de servir ?

 Observe ton détachement :

– Arrives-tu à te libérer un peu plus du désir d’être influent et de posséder des biens terrestres ?

Emploies-tu plus fréquemment « nous » et « notre » à la place de « moi » et « mon » ?

Est-ce que tes moments de tristesse ou de colère, même si tu es le seul à les connaître, se font plus rares ?

Est-ce que les petits remords enfouis dans ta conscience ont diminué ?

As-tu chassé de vieilles rancœurs ou aversions ?

As-tu dépassé le manque chronique d’attention et de soin ?

 Approfondis-tu la Doctrine dont tu te réclames ?

Comprends-tu mieux le rôle de la douleur ?

Est-ce que tu entretiens encore des inimitiés, même discrètes ?

Aides-tu les nécessiteux avec plus d’abnégation ?

Pries-tu réellement ?

Est-ce que tes idéaux ont évolué ?

Est-ce que ta foi raisonnée s’est renforcée ?

As-tu des paroles plus indulgentes, des bras plus actifs et des mains qui bénissent davantage ?

L’Evangile est la joie dans le cœur : – As-tu vraiment été plus heureux et joyeux ces trois dernières années ?

Tout est en marche ! Tout évolue ! Faisons avec le Christ le point sur notre efficacité individuelle !

Fais le bilan de ton existence aujourd’hui, spontanément et dans la paix, pour ne pas avoir à le faire demain sous l’aiguillon de la douleur.

Ne t’illusionne pas ! Un jour écoulé est une quote-part de responsabilité, un pas de plus vers la Vie Spirituelle, une nouvelle opportunité qui a été valorisée ou gaspillée.

Interroge ta conscience sur l’utilité de la manière dont tu emploies ton temps, ta santé et les occasions quotidiennes de faire le bien.

Fais-le maintenant, tant que tu disposes d’un corps humain et que tu as la possibilité de reconsidérer ta ligne de conduite et de corriger facilement tes erreurs car, quand tu passeras de ce côté-ci, ce sera plus difficile…

Le subconscient et les rêves

Extrait du livre A la découverte de soi de Joanna de Ângelis, psychographié par Divaldo Franco.


La complexité des rêves a bénéficié d’un investissement précieux de la part des spécialistes du psychisme, qui tentent constamment de l’interpréter. La plupart des rêves proviennent du subconscient, ils en révèlent beaucoup plus sur l’être humain qu’une analyse rapide ne le suggérerait. Dans cette zone, se trouvent les souvenirs d’événements vécus comme ceux observés dans l’enfance. Cette mémoire est libérée pendant le sommeil sous différentes formes, y compris perturbatrices.

Les anxiétés et peurs non digérées, les événements incompris, les paroles et gestes agressifs, l’éducation castratrice et les questions sans réponse engendrent des troubles de la personnalité. Ces conflits restent en attente d’éclaircissements, de libération et resurgissent dans le monde des rêves. Les plus anciens sont ceux qui ont été les mieux conservés en raison du mode récurrent de leur archivage. Ils se manifestent souvent et produisent des états oniriques tumultueux et effrayants qui finissent par créer de graves problèmes de comportement et de relation interpersonnelle.

De la même manière, les impressions agréables et salutaires, les succès et les joies, les aspirations réalisées et les désirs satisfaits affleurent pendant le sommeil, sous forme de rêves agréables.

Il est vrai que souvent le Moi supérieur, c’est-à-dire l’Esprit, quitte le corps, voyage et a des contacts avec d’autres qui laissent des impressions enregistrées par le cerveau et qui resurgissent de manière bénéfique et gratifiante dans le domaine onirique.

La libido joue également un rôle important dans ce domaine du fait des désirs, des frustrations et des pulsions sexuelles bridées, mal dirigées ou trop libérées.

De tels phénomènes sont automatiques et découlent de nombreux facteurs tels que l’exaltation, le stress, la dépression, les phobies, les désirs… Tout désir fortement actionné libère des contenus archivés dans le subconscient. Ces contenus remontent à la conscience à travers des rêves et souvenirs…

En sortant du champ des manifestations mécaniques, il est possible de programmer les rêves que l’on souhaite avoir et d’éviter ceux qui sont effrayants – les cauchemars.

Cette question dépend du matériel pensant que l’on entretient, que l’on archive dans son subconscient et qui en prend le contrôle à travers les pensées et les actions conscientes. A défaut d’esprit critique et de discernement, le subconscient joue un rôle statique consistant à conserver tout le matériel qui se dirige vers l’inconscient : il ne parvient pas sélectionner le matériel qu’il archive et qui, tant qu’il est stocké, peut apparaître dans la conscience ou aller dans les registres profonds de l’inconscient.

Tout type de message est donc accepté sans réflexion, sans analyse de qualité.

En fixant la pensée exclusivement dans cette zone et en ayant recours aux aspirations, il est possible de les diriger de manière constructive et gratifiante.

En fonction des pensées, les souvenirs s’accumulent et apparaîtront en temps voulu sur les écrans de la connaissance.

En établissant un programme de beaux rêves, il sera possible de donner des ordres au subconscient tout en rationalisant le matériel perturbateur qui y a été déposé.

Avant de dormir, il est conseillé de fixer des idées agréables et positives, en visualisant ce que l’on désire rêver pour en tirer profit dans le processus de croissance intérieure et de progrès culturel, intellectuel, moral et spirituel.

La conquête sera notable lorsque l’individu prendra conscience de sa réalité. Il pensera et agira avec lucidité, sans le blocage des illusions, le voile des peurs et les ombres des frustrations qui masquent cette réalité.

Après l’étape de la planification de l’expérience onirique, viendra celle de l’autosuggestion, de l’enrichissement par une brève lecture salutaire. L’examen de conscience permettra de se libérer des poisons de la colère, de l’amertume et du ressentiment pour parvenir à l’apaisement. Par la prière, l’individu pourra s’abandonner à la Divine Essence Créatrice.

Par la répétition de ces procédés, les impressions anxiogènes et négatives archivées se dilueront et laisseront place à de nouvelles façons de faire. Ensuite, lorsque ces dernières seront intégrées au fondement de la personnalité, elles reviendront à la surface de la conscience, à la lucidité et aux rêves, ouvrant des possibilités d’échange avec d’autres Esprits qui se sentiront attirés et chercheront à transmettre des messages de réconfort, de soutien et de beauté.

La persistance et la qualité des messages mèneront aux objectifs à atteindre.

N’attendez pas de miracles instantanés en ce qui concerne la programmation de votre propre vie. Dans l’atmosphère de son foyer, chacun respire selon l’air qu’il élabore.

Psychiquement, passer d’un milieu malsain à un milieu salubre demande du temps et des efforts.

Pendant la reprogrammation, il arrive parfois que des invasions d’idées-habitudes interfèrent négativement et détournent l’individu du centre d’attention qu’il souhaite maintenir.

Il devra se recentrer avec amour sur la pensée initiale qui a motivé son expérience de développement jusqu’à créer de nouveaux schémas de comportement mental. Ces derniers deviendront naturels et favoriseront l’équilibre psychique et émotionnel.

Ainsi, nous pouvons paraphraser le dicton populaire et affirmer : – Dis-moi ce dont tu rêves et je te dirai ton avenir.

Il est donc nécessaire de découvrir son esprit, d’approfondir ses souvenirs, d’éliminer ses craintes et ses angoisses, de rectifier ses choix de modèles, d’être positif et de se concentrer sur ce qui est éthique et salutaire.

Chacun construit sa réalité de manière à s’affirmer et à se libérer des liens nuisibles avec lesquels il s’était laissé attacher.

Ce travail de libération commence dans la pensée sous l’action d’un désir ininterrompu animé par la certitude que la réussite est proche. La réincarnation de l’Esprit sur Terre vise le dépassement des limites, l’autosatisfaction et les réalisations heureuses, sources de croissance par l’effort personnel et les valeurs morales.

Le sommeil et les rêves

Nous trouvons dans le Livre des Esprits d’Allan Kardec de précieux enseignements sur l’émancipation de l’âme, le sommeil et les rêves.


400. L’Esprit incarné demeure-t-il volontiers sous son enveloppe corporelle ?

« C’est comme si tu demandais si le prisonnier se plaît sous les verrous. L’Esprit incarné aspire sans cesse à la délivrance, et plus l’enveloppe est grossière, plus il désire en être débarrassé. »

401. Pendant le sommeil, l’âme se repose-t-elle comme le corps ?

« Non, l’Esprit n’est jamais inactif. Pendant le sommeil, les liens qui l’unissent au corps sont relâchés, et le corps n’ayant pas besoin de lui, il parcourt l’espace, et entre en relation plus directe avec les autres Esprits. »

402. Comment pouvons-nous juger de la liberté de l’Esprit pendant le sommeil ?

« Par les rêves. Crois bien que lorsque le corps repose, l’Esprit a plus de facultés que dans la veille ; il a le souvenir du passé et quelquefois prévision de l’avenir ; il acquiert plus de puissance et peut entrer en communication avec les autres Esprits, soit dans ce monde, soit dans un autre. Souvent, tu dis : J’ai fait un rêve bizarre, un rêve affreux, mais qui n’a aucune vraisemblance ; tu te trompes ; c’est souvent un souvenir des lieux et des choses que tu as vus ou que tu verras dans une autre existence ou à un autre moment. Le corps étant engourdi, l’Esprit tâche de briser sa chaîne en cherchant dans le passé ou dans l’avenir.

Pauvres hommes, que vous connaissez peu les phénomènes les plus ordinaires de la vie ! Vous croyez être bien savants, et les choses les plus vulgaires vous embarrassent ; à cette question de tous les enfants : qu’est-ce que nous faisons quand nous dormons ? Qu’est-ce que c’est que les rêves ? Vous restez interdits.

Le sommeil délivre en partie l’âme du corps. Quand on dort, on est momentanément dans l’état où l’on se trouve d’une manière fixe après la mort. Les Esprits qui sont tôt dégagés de la matière à leur mort ont eu des sommeils intelligents ; ceux-là, quand ils dorment, rejoignent la société des autres êtres supérieurs à eux : ils voyagent, causent et s’instruisent avec eux ; ils travaillent même à des ouvrages qu’ils trouvent tout faits en mourant. Ceci doit vous apprendre une fois de plus à ne pas craindre la mort, puisque vous mourez tous les jours selon la parole d’un saint.

Voilà pour les Esprits élevés ; mais pour la masse des hommes qui, à la mort, doivent rester de longues heures dans ce trouble, dans cette incertitude dont ils vous ont parlé, ceux-là vont, soit dans des mondes inférieurs à la terre, où d’anciennes affections les rappellent, soit chercher des plaisirs peut-être encore plus bas que ceux qu’ils ont ici ; ils vont puiser des doctrines encore plus viles, plus ignobles, plus nuisibles que celles qu’ils professent au milieu de vous. Et ce qui engendre la sympathie sur la terre n’est pas autre chose que ce fait qu’on se sent, au réveil, rapproché par le coeur de ceux avec qui on vient de passer huit à neuf heures de bonheur ou de plaisir. Ce qui explique aussi ces antipathies invincibles, c’est qu’on sait au fond de son coeur que ces gens-là ont une autre conscience que la nôtre, parce qu’on les connaît sans les avoir jamais vus avec les yeux. C’est encore ce qui explique l’indifférence, puisqu’on ne tient pas à faire de nouveaux amis, lorsqu’on sait qu’on en a d’autres qui nous aiment et nous chérissent. En un mot, le sommeil influe plus que vous ne pensez sur votre vie.

Par l’effet du sommeil, les Esprits incarnés sont toujours en rapport avec le monde des Esprits, et c’est ce qui fait que les Esprits supérieurs consentent, sans trop de répulsion, à s’incarner parmi vous. Dieu a voulu que pendant leur contact avec le vice, ils pussent aller se retremper à la source du bien, pour ne pas faillir eux-mêmes, eux qui venaient instruire les autres. Le sommeil est la porte que Dieu leur a ouverte vers leurs amis du ciel ; c’est la récréation après le travail, en attendant la grande délivrance, la libération finale qui doit les rendre à leur vrai milieu.

Le rêve est le souvenir de ce que votre Esprit a vu pendant le sommeil ; mais remarquez que vous ne rêvez pas toujours, parce que vous ne vous souvenez pas toujours de ce que vous avez vu, ou de tout ce que vous avez vu. Ce n’est pas votre âme dans tout son développement ; ce n’est souvent que le souvenir du trouble qui accompagne votre départ ou votre rentrée, auquel se joint celui de ce que vous avez fait ou de ce qui vous préoccupe dans l’état de veille ; sans cela, comment expliqueriez-vous ces rêves absurdes que font les plus savants comme les plus simples ? Les mauvais Esprits se servent aussi des rêves pour tourmenter les âmes faibles et pusillanimes.

Au reste, vous verrez dans peu se développer une autre espèce de rêves ; elle est aussi ancienne que celle que vous connaissez, mais vous l’ignorez. Le rêve de Jeanne, le rêve de Jacob, le rêve des prophètes juifs et de quelques devins indiens : ce rêve-là est le souvenir de l’âme entièrement dégagée du corps, le souvenir de cette seconde vie dont je vous parlais tout à l’heure.

Cherchez bien à distinguer ces deux sortes de rêves dans ceux dont vous vous souviendrez ; sans cela vous tomberiez dans des contradictions et dans des erreurs qui seraient funestes à votre foi. »

Les rêves sont le produit de l’émancipation de l’âme rendue plus indépendante par la suspension de la vie active et de relation. De là une sorte de clairvoyance indéfinie qui s’étend aux lieux les plus éloignés ou que l’on n’a jamais vus, et quelquefois même à d’autres mondes. De là encore le souvenir qui retrace à la mémoire les événements accomplis dans l’existence présente ou dans les existences antérieures ; l’étrangeté des images de ce qui se passe ou s’est passé dans des mondes inconnus, entremêlées des choses du monde actuel, forment ces ensembles bizarres et confus qui semblent n’avoir ni sens ni liaison. L’incohérence des rêves s’explique encore par les lacunes que produit le souvenir incomplet de ce qui nous est apparu en songe. Tel serait un récit dont on aurait tronqué au hasard des phrases ou des parties de phrases : les fragments qui resteraient étant réunis perdraient toute signification raisonnable.