120. Tous les Esprits passent-ils par la filière du mal pour arriver au bien ?
« Non par la filière du mal, mais par celle de l’ignorance. »
121. Pourquoi certains Esprits ont-ils suivi la route du bien, et d’autres celle du mal ?
« N’ont-ils pas leur libre arbitre ? Dieu n’a point créé d’Esprits mauvais ; il les a créés simples et ignorants, c’est-à-dire ayant autant d’aptitude pour le bien que pour le mal ; ceux qui sont mauvais le deviennent par leur volonté. »
122. Comment les Esprits, à leur origine, alors qu’ils n’ont pas encore la conscience d’eux-mêmes, peuvent-ils avoir la liberté du choix entre le bien et le mal ? Y a-t-il en eux un principe, une tendance quelconque, qui les porte plutôt dans une voie que dans une autre ?
« Le libre arbitre se développe à mesure que l’Esprit acquiert la conscience de lui-même. Il n’y aurait plus liberté si le choix était sollicité par une cause indépendante de la volonté de l’Esprit. La cause n’est pas en lui, elle est hors de lui, dans les influences auxquelles il cède en vertu de sa libre volonté. C’est la grande figure de la chute de l’homme et du péché originel : les uns ont cédé à la tentation, les autres ont résisté. »
– D’où viennent les influences qui s’exercent sur lui ?
« Des Esprits imparfaits qui cherchent à s’emparer de lui, à le dominer, et qui sont heureux de le faire succomber. C’est ce que l’on a voulu peindre par la figure de Satan. »
– Cette influence ne s’exerce-t-elle sur l’Esprit qu’à son origine ?
« Elle le suit dans sa vie d’Esprit jusqu’à ce qu’il ait tellement pris d’empire sur lui-même, que les mauvais renoncent à l’obséder. »
629. Quelle définition peut-on donner de la morale ?
« La morale est la règle pour se bien conduire, c’est-à-dire la distinction entre le bien et le mal. Elle est fondée sur l’observation de la loi de Dieu. L’homme se conduit bien quand il fait tout en vue et pour le bien de tous, car alors il observe la loi de Dieu. »
630. Comment peut-on distinguer le bien et le mal ?
« Le bien est tout ce qui est conforme à la loi de Dieu, et le mal tout ce qui s’en écarte. Ainsi, faire le bien, c’est se conformer à la loi de Dieu ; faire le mal, c’est enfreindre cette loi. »
631. L’homme a-t-il par lui-même les moyens de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal ?
« Oui, quand il croit en Dieu et qu’il veut le savoir. Dieu lui a donné l’intelligence pour discerner l’un de l’autre. »
632. L’homme, qui est sujet à l’erreur, ne peut-il se tromper dans l’appréciation du bien et du mal, et croire qu’il fait bien quand en réalité il fait mal ?
« Jésus vous l’a dit : voyez ce que vous voudriez qu’on fît ou ne fît pas pour vous : tout est là. Vous ne vous tromperez pas. »
642. suffit-il de ne point faire de mal pour être agréable à Dieu et assurer sa position à venir ?
« Non, il faut faire le bien dans la limite de ses forces ; car chacun répondra de tout le mal qui aura été fait à cause du bien qu’il n’aura pas fait. »