Le Monde

Ne condamne pas le monde
Mais soutiens-le plutôt.

D’où vient la table qui te nourrit
Sinon de la Terre ?

Dans la chimie du sol,
Les fleurs font du parfum.

Regarde l’humble vers,
Qui à grand effort produit la soie.

La Terre demande à être aidée,
Pas à être censurée.

N’oublie pas que le monde
Est une création de Dieu.


Texte issu du chapitre 17 du livre « Sers durant l’attente » de l »esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Cândido Xavier (non traduit en français).

Retrouvons les livres de l’esprit J. W. Rochester psychographiés par Vera Ivanovna Kryzanovskaia

Nous avons été surpris et intrigués par la découverte de romans psychographiés disponibles en portugais, au Brésil, aux éditions spirites EME, qui racontent des histoires riches d’enseignements moraux se déroulant dans l’Egypte de l’époque de Moïse ou dans l’empire romain par exemple. Nous avons été encore plus surpris d’apprendre que les originaux de ces livres étaient en français et qu’ils sont devenus pour la plupart quasiment introuvables.

Les éditions EME, au Brésil, expliquent dans leur site web que le poète anglais John Wilmot comte de Rochester (1647-1680) s’était dans sa dernière incarnation livré à de nombreuses expériences et aussi à des égarements, ce qu’il avoue dans ses mémoires dictées au religieux Gilbert Burnet. En tant qu’esprit désincarné, il a reçu la mission de veiller sur un groupe d’esprits du même profil que lui et d’aider à la divulgation du spiritisme.

Pour cela, il a choisi et préparé depuis l’enfance la médium Vera Ivanovna Krizanovskaia (1861-1924) . Dans l’introduction de Nahéma, nous apprenons que la médium est née en Pologne, a fait ses études en Russie et a commencé à psychographier les oeuvres de Rochester en France, en langue française, à l’âge de 18 ans, avec Episode de la Vie de Tibère.

En 1898-1899, des récits et des extraits de romans comme La vengeance du juif ont été publiés dans la revue Le spiritualisme moderne.

Les œuvres de Rochester ne sont cependant pas utilisées comme support pour les études spirites. Interrogé sur ce point, le conférencier spirite brésilien Jorge Elarrat répondit (en portugais) que les romans de Rochester sont très intenses et riches d’enseignements moraux et historiques. Il y a néanmoins deux points qui limitent leur emploi comme base doctrinaire :

  • Le fait que Rochester apporte certaines informations qui ne sont ni confirmées ni infirmées par d’autres auteurs spirituels, ce qui ne permet pas pour le moment de les vérifier.
  • Et la nature fantastique et irréelle de certains récits comme Nahéma, dans lequel une statue est « vivante ». Bien qu’une telle histoire puisse être riche d’enseignements en tant que parabole, cela représente un risque de confusion pour un lecteur non averti.

Après quelques recherches sur internet, il s’avère que les livres de Vera Ivanovna Krizanovskaia sont quasiment introuvables dans leur version originale française.

Livres indisponibles à notre connaissance:

  • L’Abbaye des Bénédictins (en 2 tomes)

Livres disponibles en format numérique:

Liste des livres disponibles physiquement dans la collection de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) et pas encore disponibles en version numérique sur Gallica :

  • Le pharon Mernepthah – roman de l’ancienne Egypte (en 2 tomes)
  • Episode de la vie de Tibère
  • Herculanum, roman de l’époque romaine (en 2 tomes)
  • La Reine Hatasou, roman de l’ancienne Egypte (en 2 tomes)
  • La foire aux mariages, étude de moeurs
  • In hoc signo vinces (tu vaincras par ce signe): roman de l’époque romaine
  • Le Chancelier de fer de l’antique Egypte
  • A la frontière
  • Récits occultes
  • L’élixir de longue vie, les immortels sur la terre (traduit du russe)

Aidez à rendre ces livres à nouveau accessibles

Il y a une solution pour rendre ces livres à nouveau disponibles en français, avec le programme « adoptez un livre » de la Bibliothèque Nationale de France:

« Adoptez un Livre, c’est contribuer par votre don à la numérisation des ouvrages de la Bibliothèque nationale de France, et de permettre ainsi à leur sauvegarde et à leur disponibilité sur Gallica et donc à leur diffusion universelle. Vous témoignez ainsi de votre attachement concret au patrimoine écrit de la BnF. Par votre don vous permettrez la numérisation du livre, son montant est déductible de vos impôts à hauteur de 66%, selon la législation fiscale en vigueur.

En outre Gallica conservera le souvenir de votre générosité par une mention personnalisée à côté de l’ouvrage numérisé. »

A notre connaissance, le coût serait de l’ordre de 45€ par ouvrage.

N’hésitez pas à nous contacter:

  • si vous avez un exemplaire de ces livres dans votre bibliothèque et que vous êtes prêt à le scanner
  • si vous avez des informations à partager
  • ou pour nous informer que vous avez « adopté un livre » ou que vous comptez le faire

Manière de prier

Le premier devoir de toute créature humaine, le premier acte qui doit signaler pour elle le retour à la vie active de chaque jour, c’est la prière. Vous priez presque tous, mais combien peu savent prier ! Qu’importe au Seigneur les phrases que vous reliez les unes aux autres machinalement, parce que vous en avez l’habitude, que c’est un devoir que vous remplissez, et que, comme tout devoir, il vous pèse.

La prière du chrétien, du Spirite de quelque culte que ce soit, doit être faite dès que l’Esprit a repris le joug de la chair ; elle doit s’élever aux pieds de la majesté divine avec humilité, avec profondeur, dans un élan de reconnaissance pour tous les bienfaits accordés jusqu’à ce jour : pour la nuit écoulée et pendant laquelle il vous a été permis, quoique à votre insu, de retourner près de vos amis, de vos guides, pour puiser dans leur contact plus de force et de persévérance. Elle doit s’élever humble aux pieds du Seigneur, pour lui recommander votre faiblesse, lui demander son appui, son indulgence, sa miséricorde. Elle doit être profonde, car c’est votre âme qui doit s’élever vers le Créateur, qui doit se transfigurer comme Jésus au Thabor, et parvenir blanche et rayonnante d’espoir et d’amour.

Votre prière doit renfermer la demande des grâces dont vous avez besoin, mais un besoin réel. Inutile donc de demander au Seigneur d’abréger vos épreuves, de vous donner les joies et la richesse ; demandez-lui de vous accorder les biens plus précieux de la patience, de la résignation et de la foi. Ne dites point, comme cela arrive à beaucoup d’entre vous : «Ce n’est pas la peine de prier, puisque Dieu ne m’exauce pas.» Que demandez-vous à Dieu, la plupart du temps ? Avez-vous souvent pensé à lui demander votre amélioration morale ? Oh ! non, très peu ; mais vous songez plutôt à lui demander la réussite dans vos entreprises terrestres, et vous vous êtes écriés : «Dieu ne s’occupe pas de nous ; s’il s’en occupait, il n’y aurait pas tant d’injustices.» Insensés ! ingrats ! si vous descendiez dans le fond de votre conscience, vous trouveriez presque toujours en vous-mêmes le point de départ des maux dont vous vous plaignez ; demandez donc, avant toutes choses, votre amélioration, et vous verrez quel torrent de grâces et de consolations se répandra sur vous. (Ch. V, nº 4.)

Vous devez prier sans cesse, sans pour cela vous retirer dans votre oratoire ou vous jeter à genoux dans les places publiques. La prière de la journée, c’est l’accomplissement de vos devoirs, de vos devoirs sans exception, de quelque nature qu’ils soient. N’est-ce pas un acte d’amour envers le Seigneur que d’assister vos frères dans un besoin quelconque, moral ou physique ? N’est-ce pas faire un acte de reconnaissance que d’élever votre pensée vers lui quand un bonheur vous arrive, qu’un accident est évité, qu’une contrariété même vous effleure seulement, si vous dites par la pensée : Soyez béni, mon Père ! N’est-ce pas un acte de contrition que de vous humilier devant le juge suprême quand vous sentez que vous avez failli, ne fût-ce que par une pensée fugitive, et de lui dire : Pardonnez-moi, mon Dieu, car j’ai péché (par orgueil, par égoïsme ou par manque de charité) ; donnez-moi la force de ne plus faillir et le courage de réparer ?

Ceci est indépendant des prières régulières du matin et du soir, et des jours consacrés ; mais, comme vous le voyez, la prière peut être de tous les instants, sans apporter aucune interruption à vos travaux ; ainsi dite, elle les sanctifie, au contraire. Et croyez bien qu’une seule de ces pensées partant du coeur est plus écoutée de votre Père céleste que les longues prières dites par habitude, souvent sans cause déterminante, et auxquelles l’heure convenue vous rappelle machinalement. (V. MONOD. Bordeaux, 1862.)


Extrait du chapitre XXVII de l’Evangile selon le spiritisme, d’Allan Kardec.

Dieu

Quelles sont les explications du spiritisme sur Dieu ?

A défaut de paramètre pour définir l’indéfinissable et ne pouvant pas atteindre l’inatteignable, l’être humain a imaginé Dieu à son image et à sa ressemblance. Dans la vision anthropomorphique qui domine notre conception religieuse de Dieu, le Créateur est un être humain amélioré, sujet à des sauts d’humeur. Il est décrit comme un homme grand, avec une grande barbe blanche, placé quelque part dans l’Univers, d’où il dirige, son côté droit étant réservé aux bons et son côté gauche étant réservé aux mauvais.

Comment une fourmi pourrait comprendre l’être humain ? Il lui manque quelque chose d’indispensable : la conscience d’elle-même et la raison. Comment pourrions-nous vouloir comprendre l’essence du Créateur incréé ?

Quand Allan Kardec, le codificateur de la doctrine spirite, a interrogé les esprits supérieurs à ce sujet, il n’a pas demandé qui est Dieu, car cela reviendrait à supposer qu’il soit quelqu’un. Il s’est limité à demander « qu’est-ce que Dieu ? », laissant le champ ouvert à la réponse, qui a été :

« Dieu est l’intelligence suprême, cause première de toutes choses[1]. » « Dieu est éternel, infini, immuable, immatériel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon[2]. »

 Cette réponse nous suffit. Vouloir l’approfondir serait une perte de temps et un motif de perturbation. En comprenant Dieu en tant que cause première de tout ce qui existe et connaissant Ses attributs, nous saurons le respecter et aussi suivre Ses lois.

Pour nous, le Créateur se fait présent partout en même temps. Il traite tout le monde de manière aimante et juste, sans distinction, que nous soyons bons ou mauvais, noirs, jaunes ou blancs, sages ou ignorants, riches ou pauvres, croyants ou athées. Il donne aussi à tous les mêmes opportunités de développement de l’intelligence et de l’amour, à chacun de suivre Ses lois ou de souffrir les conséquences naturelles du réajustement.

Bien que la compréhension de son essence demeure lointaine, son amour incommensurable est très proche de nous. C’est pour cela que nous L’adorons en esprit et remercions pour toutes les bénédictions que chaque jour nous offre dans la marche incessante à la recherche du bonheur. Nous acceptons Sa justice et Son amour mais ne Le concevons pas en train de nous imposer des châtiments, car nous savons que même les douleurs et les obstacles de la vie sont des expériences nécessaires à notre mûrissement. En tant que source inépuisable d’amour, nous Lui supplions les forces nécessaires au dépassement de la souffrance car nous reconnaissons notre petitesse.

Nous avons appris avec Jésus que Dieu est NOTRE PERE, qui nous a créés pour l’amour et le bonheur, mais que cela est une conquête que nous devons atteindre par nos propres mérites, par l’exercice constant du Bien.


[1] Note du traducteur : question n°1 du Livre des Esprits, Allan Kardec.

[2] Note du traducteur : question n°13 du Livre des Esprits, Allan Kardec.


Texte issu du chapitre 3 du livre « Réponses Spirites » de Donizete Pinheiro, éditions EME, Brésil, pas encore paru en français. Traduction par Fabio S. da Silva.

La prière

Chapitre 8 de « Notre Livre », de divers Esprits, psychographié par Francisco Cândido Xavier (pas encore traduit en français).


Pour l’intelligence qui a accepté la lumière de la foi vivante, en toutes circonstances, la prière sera :

Un temple – dont la douce intimité nous offrira la paix et l’abri.

Une source – dans laquelle nous pourrons soulager l’âme oppressée.

Une tour – à partir de laquelle nous pourrons percevoir de nouveaux horizons.

Un émetteur – qui projette notre message de souffrance ou de joie vers le Ciel.

Un champ – dans lequel nous semons les bénédictions de l’intercession et de l’amour.

Un passage – qui nous donne accès aux hauteurs plus élevées de la vie.

Un baume – qui guérit nos plaies intérieures.

Une lampe – que nous allumons pour le voyage.

Une sentinelle – qui nous protège contre le mal.

Une fleur – qui répand le parfum de notre espoir.

Un autel – où nous entendons la voix divine à travers notre conscience.

Un diapason – qui place nos désirs dans le ton sublime de la Volonté Céleste.

Jésus a toujours prié.

Que la prière soit la clarté du jour sur la route de nos destins.

Dans la joie de servir

Chapitre 42 de « Suis-moi » de l’Esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Candido Xavier (livre pas encore traduit en français)


« Ainsi de vous ; lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. » Jésus (Luc 17 10)

Garde ton âme dans la joie de servir.

Pour plus élevé que te paraisse le triomphe que tu détiens, ne réclame pas d’honneurs.

Si la terre s’estimait propriétaire de l’arbre qui donne du fruit à sa surface, et qu’elle ne lui offrait pas de support, elle n’obtiendrait rien de plus que sa propre élimination. Cependant, en étant attentive à la sève et à l’équilibre que la Sagesse Divine lui assurent, elle entre dans une coopération bénie et engendre la bénédiction qu’est la cueillette.

Tous les biens de la vie découlent de la Bonté de Notre Père.

Dans tes heures de réussite, médite les forces conjuguées qui te maintiennent. Pense à ceux qui t’aident et t’instruisent, à ceux qui te soutiennent et qui t’assurent.

S’enorgueillir des bonnes œuvres revient à assombrir sa vision en invoquant des hommages indus qui reviennent de droit à Dieu.

Laisse le Bien Suprême se servir de ta vie, à la manière d’un instrument loyal et docile.

Le violon, même celui dont la fabrication est la plus exquise, n’a pas de valeur propre. Cependant il devient grand par la fidélité avec laquelle il se livre aux mains de l’artiste qui le fait participer à l’exaltation de l’Harmonie Éternelle.

Lazare et le Riche

Chapitre 49 de Coffre de Lumière (« Escrinio de Luz », livre pas encore traduit du portugais), de l’Esprit Emmanuel psychographié par Chico Xavier, ch.49


Rappelons nous de la leçon de Jésus dans la Parabole pour ne pas passer à côté de la bénédiction de son contenu.

Lazare ne s’est pas hissé au paradis parce qu’il était pauvre et le Riche n’est pas descendu dans les abîmes de l’ombre parce qu’il avait cultivé la richesse parmi les hommes.

Le premier s’est élevé vers la gloire d’Abraham par l’humilité qu’il a démontré dans l’épreuve qu’il a reçue. Le second s’est jeté dans le tourment des ténèbres par la négligence dans laquelle il a profité de la position et de l’argent que le monde lui offrait.

Pendant que le Riche s’habillait de lin et de pourpre, Lazare montrait les plaies qui empoisonnaient sa chair. Pendant que le compagnon fortuné faisait des banquets, heureux, sans se rappeler du frère malheureux qui lui rendait visite, à sa porte, Lazare souffrant se contentait des ronces de l’angoisse, que les circonstances imposaient à sa sensibilité. Il était incapable de maudire le riche jouisseur, indifférent et sourd à des demandes.

Ce qui a déterminé le Ciel pour Lazare et l’expiation pour le Riche, c’est simplement leur attitude. Cela nous amène à méditer sur les opportunités de progrès et de sublimation que le Seigneur nous donne, de manière à ce demain nous ne nous trouvions pas dans la condition de l’accusé en notre for intérieur.

N’oublions pas que, même si les deux étaient séparés par des gouffres infranchissables, l’un dans la joie céleste et l’autre dans la souffrance infernale, ils pouvaient communiquer entre eux et d’entendre l’un à l’autre.

Rappelle toi que dans l’abondance et dans le manque, dans le confort ou dans une position inférieure, nous sommes toujours porteurs de la confiance de Dieu et que seule notre attitude envers la vie, en cultivant le bien là où nous serons, qui déterminera notre ascension vers la lumière et notre éloignement définitif du mal.

Code pénal de la vie future

Extrait du chapitre VII de la partie I du livre Le Ciel et l’Enfer d’Allan Kardec


Le Spiritisme ne vient donc point, de son autorité privée, formuler un code de fantaisie ; sa loi, en ce qui touche l’avenir de l’âme, déduite d’observations prises sur le fait, peut se résumer dans les points suivants :

1° L’âme ou l’Esprit, subit, dans la vie spirituelle, les conséquences de toutes les imperfections dont elle ne s’est pas dépouillée pendant la vie corporelle. Son état, heureux ou malheureux, est inhérent au degré de son épuration ou de ses imperfections.

2° Le bonheur parfait est attaché à la perfection, c’est-à-dire à l’épuration complète de l’Esprit. Toute imperfection est à la fois une cause de souffrance et de privation de jouissance, de même que toute qualité acquise est une cause de jouissance et d’atténuation des souffrances.

Il n’est pas une seule imperfection de l’âme qui ne porte avec elle ses conséquences fâcheuses, inévitables, et pas une seule bonne qualité qui ne soit la source d’une jouissance. La somme des peines est ainsi proportionnée à la somme des imperfections, de même que celle des jouissances est en raison de la somme des qualités.

L’âme qui a dix imperfections, par exemple, souffre plus que celle qui n’en a que trois ou quatre ; lorsque de ces dix imperfections, il ne lui en restera que le quart ou la moitié, elle souffrira moins, et lorsqu’il ne lui en restera plus, elle ne souffrira plus du tout et sera parfaitement heureuse. Tel, sur la terre, celui qui a plusieurs maladies souffre plus que celui qui n’en a qu’une, ou qui n’en a point. Par la même raison, l’âme qui possède dix qualités a plus de jouissances que celle qui en a moins.

4° En vertu de la loi du progrès, toute âme ayant la possibilité d’acquérir le bien qui lui manque et de se défaire de ce qu’elle a de mauvais, selon ses efforts et sa volonté, il en résulte que l’avenir n’est fermé à aucune créature. Dieu ne répudie aucun de ses enfants ; il les reçoit dans son sein à mesure qu’ils atteignent la perfection, laissant ainsi à chacun le mérite de ses oeuvres.

5° La souffrance étant attachée à l’imperfection, comme la jouissance l’est à la perfection, l’âme porte en elle-même son propre châtiment partout où elle se trouve : il n’est pas besoin pour cela d’un lieu circonscrit. L’enfer est donc partout où il y a des âmes souffrantes, comme le ciel est partout où il y a des âmes heureuses.

6° Le bien et le mal que l’on fait sont le produit des bonnes et des mauvaises qualités que l’on possède. Ne pas faire le bien que l’on est à même de faire est donc le résultat d’une imperfection. Si toute imperfection est une source de souffrance, l’Esprit doit souffrir non seulement de tout le mal qu’il a fait, mais de tout le bien qu’il aurait pu faire et qu’il n’a pas fait pendant sa vie terrestre.

7° L’Esprit souffre par le mal même qu’il a fait, de manière que son attention étant incessamment portée sur les suites de ce mal, il en comprenne mieux les inconvénients et soit excité à s’en corriger.

8° La justice de Dieu étant infinie, il est tenu un compte rigoureux du bien et du mal ; s’il n’est pas une seule mauvaise action, pas une seule mauvaise pensée qui n’ait ses conséquences fatales, il n’est pas une seule bonne action, pas un seul bon mouvement de l’âme, pas le plus léger mérite, en un mot, qui soit perdu, même chez les plus pervers parce que c’est un commencement de progrès.

9° Toute faute commise, tout mal accompli, est une dette contractée qui doit être payée ; si elle ne l’est dans une existence, elle le sera dans la suivante ou dans les suivantes, parce que toutes les existences sont solidaires les unes des autres. Celui qui s’acquitte dans l’existence présente n’aura pas à payer une seconde fois.

10° L’Esprit subit la peine de ses imperfections, soit dans le monde spirituel, soit dans le monde corporel. Toutes les misères, toutes les vicissitudes que l’on endure dans la vie corporelle sont des suites de nos imperfections, des expiations de fautes commises, soit dans l’existence présente, soit dans les précédentes.

A la nature des souffrances et des vicissitudes que l’on endure dans la vie corporelle, on peut juger de la nature des fautes commises dans une précédente existence, et des imperfections qui en sont la cause.

11° L’expiation varie selon la nature et la gravité de la faute ; la même faute peut ainsi donner lieu à des expiations différentes, selon les circonstances atténuantes ou aggravantes dans lesquelles elle a été commise.

12° Il n’y a, sous le rapport de la nature et de la durée du châtiment, aucune règle absolue et uniforme ; la seule loi générale est que toute faute reçoit sa punition et toute bonne action sa récompense, selon sa valeur.

13° La durée du châtiment est subordonnée à l’amélioration de l’Esprit coupable. Aucune condamnation pour un temps déterminé n’est prononcée contre lui. Ce que Dieu exige pour mettre un terme aux souffrances, c’est une amélioration sérieuse, effective, et un retour sincère au bien.

L’Esprit est ainsi toujours l’arbitre de son propre sort ; il peut prolonger ses souffrances par son endurcissement dans le mal, les adoucir ou les abréger par ses efforts pour faire le bien.

Une condamnation pour un temps déterminé quelconque aurait le double inconvénient, ou de continuer à frapper l’Esprit qui se serait amélioré, ou de cesser alors que celui-ci serait encore dans le mal. Dieu, qui est juste, punit le mal tant qu’il existe ; il cesse de punir quand le mal n’existe plus[1] ; ou, si l’on veut, le mal moral étant, par lui-même, une cause de souffrance, la souffrance dure aussi longtemps que le mal subsiste ; son intensité diminue à mesure que le mal s’affaiblit.

14° La durée du châtiment étant subordonnée à l’amélioration, il en résulte que l’Esprit coupable qui ne s’améliorerait jamais souffrirait toujours, et que, pour lui, la peine serait éternelle.

15° Une condition inhérente à l’infériorité des Esprits est de ne point voir le terme de leur situation et de croire qu’ils souffriront toujours. C’est pour eux un châtiment qui leur paraît devoir être éternel[2].

16° Le repentir est le premier pas vers l’amélioration ; mais seul il ne suffit pas, il faut encore l’expiation et la réparation.

Repentir, expiation et réparation sont les trois conditions nécessaires pour effacer les traces d’une faute et ses conséquences.

Le repentir adoucit les douleurs de l’expiation, en ce qu’il donne l’espérance et prépare les voies de la réhabilitation ; mais la réparation seule peut annuler l’effet en détruisant la cause ; le pardon serait une grâce et non pas une annulation.

17° Le repentir peut avoir lieu partout et en tout temps ; s’il est tardif, le coupable souffre plus longtemps.

L’expiation consiste dans les souffrances physiques et morales, qui sont la conséquence de la faute commise, soit dès la vie présente, soit, après la mort, dans la vie spirituelle, soit dans une nouvelle existence corporelle, jusqu’à ce que les traces de la faute soient effacées.

La réparation consiste à faire du bien à celui à qui on a fait du mal. Celui qui ne répare pas ses torts en cette vie, par impuissance ou mauvais vouloir, se retrouvera, dans une existence ultérieure, en contact avec les mêmes personnes qui ont eu à se plaindre de lui, et dans des conditions choisies par lui-même, de manière à pouvoir leur prouver son dévouement, et leur faire autant de bien qu’il leur a fait de mal.

Toutes les fautes ne portent pas un préjudice direct et effectif ; dans ce cas, la réparation s’accomplit : en faisant ce que l’on devait faire et que l’on n’a pas fait, en remplissant les devoirs que l’on a négligés ou méconnus, les missions où l’on a failli ; en pratiquant le bien contraire à ce que l’on a fait de mal : c’est-à-dire en étant humble si l’on a été orgueilleux, doux si l’on a été dur, charitable si l’on a été égoïste, bienveillant si l’on a été malveillant, laborieux si l’on a été paresseux, utile si l’on a été inutile, tempérant si l’on a été dissolu, de bon exemple si l’on en a donné de mauvais, etc. C’est ainsi que l’Esprit progresse en mettant à profit son passé[3].

18° Les Esprits imparfaits sont exclus des mondes heureux, dont ils troubleraient l’harmonie ; ils restent dans les mondes inférieurs, où ils expient leurs fautes par les tribulations de la vie, et se purifient de leurs imperfections, jusqu’à ce qu’ils méritent de s’incarner dans les mondes plus avancés moralement et physiquement.

Si l’on peut concevoir un lieu de châtiment circonscrit, c’est dans les mondes d’expiation, car c’est autour de ces mondes que pullulent les Esprits imparfaits désincarnés, en attendant une nouvelle existence qui, en leur permettant de réparer le mal qu’ils ont fait, aidera à leur avancement.

19° L’Esprit ayant toujours son libre arbitre, son amélioration est quelquefois lente, et son obstination dans le mal très tenace.* Il peut y persister des années et des siècles ; mais il arrive toujours un moment où son entêtement à braver la justice de Dieu fléchit devant la souffrance, et où, malgré sa forfanterie, il reconnaît la puissance supérieure qui le domine. Dès que se manifestent en lui les premières lueurs du repentir, Dieu lui fait entrevoir l’espérance.

Aucun Esprit n’est dans la condition de ne s’améliorer jamais ; autrement, il serait voué fatalement à une éternelle infériorité, et il échapperait à la loi du progrès qui régit providentiellement toutes les créatures.

20° Quelles que soient l’infériorité et la perversité des Esprits, Dieu ne les abandonne jamais. Tous ont leur ange gardien qui veille sur eux, épie les mouvements de leur âme et s’efforce de susciter en eux de bonnes pensées, le désir de progresser et de réparer, dans une nouvelle existence, le mal qu’ils ont fait. Cependant le guide protecteur agit le plus souvent d’une manière occulte, sans exercer aucune pression. L’Esprit doit s’améliorer par le fait de sa propre volonté, et non par suite d’une contrainte quelconque. Il agit bien ou mal en vertu de son libre arbitre, mais sans être fatalement poussé dans un sens ou dans l’autre. S’il fait mal, il en subit les conséquences aussi longtemps qu’il reste dans la mauvaise voie ; dès qu’il fait un pas vers le bien, il en ressent immédiatement les effets.

Remarque. – Ce serait une erreur de croire qu’en vertu de la loi du progrès, la certitude d’arriver tôt ou tard à la perfection et au bonheur peut être un encouragement à persévérer dans le mal, sauf à se repentir plus tard : d’abord, parce que l’Esprit inférieur ne voit pas le terme de sa situation ; en second lieu, parce que l’Esprit, étant l’artisan de son propre malheur, finit par comprendre qu’il dépend de lui de le faire cesser, et que plus longtemps il persistera dans le mal, plus longtemps il sera malheureux ; que sa souffrance durera toujours s’il n’y met lui-même un terme. Ce serait donc de sa part un faux calcul, dont il serait la première dupe. Si, au contraire, selon le dogme des peines irrémissibles, toute espérance lui est à jamais fermée, il n’a aucun intérêt à revenir au bien, qui est pour lui sans profit.

Devant cette loi tombe également l’objection tirée de la prescience divine. Dieu, en créant une âme, sait en effet si, en vertu de son libre arbitre, elle prendra la bonne ou la mauvaise voie ; il sait qu’elle sera punie si elle fait mal ; mais il sait aussi que ce châtiment temporaire est un moyen de lui faire comprendre son erreur et de la faire entrer dans le bon chemin, où elle arrivera tôt ou tard. Selon la doctrine des peines éternelles, il sait qu’elle faillira, et elle est d’avance condamnée à des tortures sans fin.

21° Chacun n’est responsable que de ses fautes personnelles ; nul ne porte la peine de celles d’autrui, à moins qu’il n’y ait donné lieu, soit en les provoquant par son exemple, soit en ne les empêchant pas lorsqu’il en avait le pouvoir.

C’est ainsi, par exemple, que le suicide est toujours puni ; mais celui qui, par sa dureté, pousse un individu au désespoir et de là à se détruire, subit une peine encore plus grande.

22° Quoique la diversité des punitions soit infinie, il en est qui sont inhérentes à l’infériorité des Esprits, et dont les conséquences, sauf les nuances, sont à peu près identiques.

La punition la plus immédiate, chez ceux surtout qui se sont attachés à la vie matérielle en négligeant le progrès spirituel, consiste dans la lenteur de la séparation de l’âme et du corps, dans les angoisses qui accompagnent la mort et le réveil dans l’autre vie, dans la durée du trouble qui peut exister des mois et des années. Chez ceux, au contraire, dont la conscience est pure, qui, dès leur vivant, se sont identifiés avec la vie spirituelle et détachés des choses matérielles, la séparation est rapide, sans secousses, le réveil paisible et le trouble presque nul.

23° Un phénomène, très fréquent chez les Esprits d’une certaine infériorité morale, consiste à se croire encore vivants, et cette illusion peut se prolonger pendant des années, pendant lesquelles ils éprouvent tous les besoins, tous les tourments et toutes les perplexités de la vie.

24° Pour le criminel, la vue incessante de ses victimes et des circonstances du crime est un cruel supplice.

25° Certains Esprits sont plongés dans d’épaisses ténèbres ; d’autres sont dans un isolement absolu au milieu de l’espace, tourmentés par l’ignorance de leur position et de leur sort. Les plus coupables souffrent des tortures d’autant plus poignantes, qu’ils n’en voient pas le terme. Beaucoup sont privés de la vue des êtres qui leur sont chers. Tous, généralement, endurent avec une intensité relative les maux, les douleurs et les besoins qu’ils ont fait endurer aux autres, jusqu’à ce que le repentir et le désir de la réparation viennent y apporter un adoucissement, en faisant entrevoir la possibilité de mettre, par lui-même, un terme à cette situation.

26° C’est un supplice pour l’orgueilleux de voir au-dessus de lui, dans la gloire, entourés et fêtés, ceux qu’il avait méprisés sur la terre, tandis que lui est relégué aux derniers rangs ; pour l’hypocrite, de se voir transpercé par la lumière qui met à nu ses plus secrètes pensées que tout le monde peut lire : nul moyen pour lui de se cacher et de dissimuler ; pour le sensuel, d’avoir toutes les tentations, tous les désirs, sans pouvoir les satisfaire ; pour l’avare, de voir son or dilapidé et de ne pouvoir le retenir ; pour l’égoïste, d’être délaissé par tout le monde et de souffrir tout ce que d’autres ont souffert par lui : il aura soif, et personne ne lui donnera à boire, il aura faim, et personne ne lui donnera à manger ; nulle main amie ne vient presser la sienne, nulle voix compatissante ne vient le consoler ; il n’a songé qu’à lui pendant sa vie, personne ne pense à lui et ne le plaint après sa mort.

27° Le moyen d’éviter ou d’atténuer les conséquences de ses défauts dans la vie future, c’est de s’en défaire le plus possible dans la vie présente ; c’est de réparer le mal, pour n’avoir pas à le réparer plus tard d’une manière plus terrible. Plus on tarde à se défaire de ses défauts, plus les suites en sont pénibles et plus la réparation que l’on doit accomplir est rigoureuse.

28° La situation de l’Esprit, dès son entrée dans la vie spirituelle, est celle qu’il s’y est préparée par la vie corporelle. Plus tard, une autre incarnation lui est donnée pour l’expiation et la réparation par de nouvelles épreuves ; mais il en profite plus ou moins, en vertu de son libre arbitre ; s’il n’en profite pas, c’est une tâche à recommencer chaque fois dans des conditions plus pénibles : de sorte que celui qui souffre beaucoup sur la terre peut se dire qu’il avait beaucoup à expier ; ceux qui jouissent d’un bonheur apparent, malgré leurs vices et leur inutilité, sont certains de le payer chèrement dans une existence ultérieure. C’est en ce sens que Jésus a dit : «Bienheureux les affligés, car ils seront consolés.» (Evangile selon le Spiritisme, chapitre V.)

29° La miséricorde de Dieu est infinie, sans doute, mais elle n’est pas aveugle. Le coupable auquel il pardonne n’est pas exonéré, et tant qu’il n’a point satisfait à la justice, il subit les conséquences de ses fautes. Par miséricorde infinie, il faut entendre que Dieu n’est pas inexorable, et qu’il laisse toujours ouverte la porte du retour au bien.

30° Les peines étant temporaires et subordonnées au repentir et à la réparation, qui dépendent de la libre volonté de l’homme, sont à la fois des châtiments et des remèdes qui doivent aider à guérir les blessures du mal. Les Esprits en punition sont donc, non comme des galériens condamnés à temps, mais comme des malades à l’hôpital, qui souffrent de la maladie qui souvent est de leur faute, et des moyens curatifs douloureux qu’elle nécessite, mais qui ont l’espoir de guérir, et qui guérissent d’autant plus vite, qu’ils suivent plus exactement les prescriptions du médecin qui veille sur eux avec sollicitude. S’ils prolongent leurs souffrances par leur faute, le médecin n’y est pour rien.

31° Aux peines que l’Esprit endure dans la vie spirituelle viennent se joindre celles de la vie corporelle, qui sont la conséquence des imperfections de l’homme, de ses passions, du mauvais emploi de ses facultés, et l’expiation de ses fautes présentes et passées. C’est dans la vie corporelle que l’Esprit répare le mal de ses existences antérieures, qu’il met en pratique les résolutions prises dans la vie spirituelle. Ainsi s’expliquent ces misères et ces vicissitudes qui, au premier abord, semblent n’avoir pas de raison d’être, et sont de toute justice dès lors qu’elles sont l’acquit du passé et qu’elles servent à notre avancement[4].

32° Dieu, dit-on, ne prouverait-il pas un plus grand amour pour ses créatures, s’il les eût créées infaillibles et par conséquent exemptes des vicissitudes attachées à l’imperfection ?

Il eût fallu, pour cela, qu’il créât des êtres parfaits, n’ayant rien à acquérir, ni en connaissances ni en moralité. Sans aucun doute, il le pouvait ; s’il ne l’a pas fait, c’est que, dans sa sagesse, il a voulu que le progrès fût la loi générale.

Les hommes sont imparfaits, et, comme tels, sujets à des vicissitudes plus ou moins pénibles ; c’est un fait qu’il faut accepter, puisqu’il existe. En inférer que Dieu n’est ni bon ni juste serait une révolte contre lui.

Il y aurait injustice s’il eût créé des êtres privilégiés, plus favorisés les uns que les autres, jouissant sans travail du bonheur que d’autres n’atteignent qu’avec peine, ou ne pouvant jamais y atteindre. Mais où sa justice éclate, c’est dans l’égalité absolue qui préside à la création de tous les Esprits ; tous ont un même point de départ ; aucun qui soit, à sa formation, mieux doué que les autres ; aucun dont la marche ascensionnelle soit facilitée par exception : ceux qui sont arrivés au but ont passé, comme les autres, par la filière des épreuves et de l’infériorité.

Ceci admis, quoi de plus juste que la liberté d’action laissée à chacun ? La route du bonheur est ouverte à tous ; le but est le même pour tous ; les conditions pour l’atteindre sont les mêmes pour tous ; la loi gravée dans toutes les consciences est enseignée à tous. Dieu a fait du bonheur le prix du travail, et non de la faveur, afin que chacun en eût le mérite ; chacun est libre de travailler ou de ne rien faire pour son avancement ; celui qui travaille beaucoup et vite en est plus tôt récompensé ; celui qui s’égare en route ou perd son temps retarde son arrivée, et ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Le bien et le mal sont volontaires et facultatifs ; l’homme, étant libre, n’est fatalement poussé ni vers l’un, ni vers l’autre.

33° Malgré la diversité des genres et des degrés de souffrance des Esprits imparfaits, le code pénal de la vie future peut se résumer dans ces trois principes :

La souffrance est attachée à l’imperfection.

Toute imperfection, et toute faute qui en est la suite, porte avec elle son propre châtiment, par ses conséquences naturelles et inévitables, comme la maladie est la suite des excès, l’ennui celle de l’oisiveté, sans qu’il soit besoin d’une condamnation spéciale pour chaque faute et chaque individu.

Tout homme, pouvant se défaire de ses imperfections par l’effet de sa volonté, peut s’épargner les maux qui en sont la suite, et assurer son bonheur futur.

Telle est la loi de la justice divine ; à chacun selon ses oeuvres, dans le ciel comme sur la terre.


[1]   Voir ci-dessus, chapitre VI, n° 25, citation d’Ezéchiel.

[2]    Perpétuel est synonyme d’éternel. On dit : la limite des neiges perpétuelles ; les glaces éternelles des pôles ; on dit aussi le secrétaire perpétuel de l’Académie, ce qui ne veut pas dire qu’il le sera à perpétuité, mais seulement pour un temps illimité. Eternel et perpétuel s’emploient donc dans le sens d’indéterminé. Dans cette acception, on peut dire que les peines sont éternelles, si l’on entend qu’elles n’ont pas une durée limitée ; elles sont éternelles pour l’Esprit qui n’en voit pas le terme.

[3]    La nécessité de la réparation est un principe de rigoureuse justice que l’on peut considérer comme la véritable loi de réhabilitation morale des Esprits. C’est une doctrine qu’aucune religion n’a encore proclamée.

      Cependant quelques personnes la repoussent, parce qu’elles trouveraient plus commode de pouvoir effacer leurs méfaits par un simple repentir qui ne coûte que des paroles, et à l’aide de quelques formules ; libre à elles de se croire quittes : elles verront plus tard si cela leur suffit. On pourrait leur demander si ce principe n’est pas consacré par la loi humaine, et si la justice de Dieu peut être inférieure à celle des hommes ? Si elles se tiendraient pour satisfaites d’un individu qui, les ayant ruinées par abus de confiance, se bornerait à leur dire qu’il le regrette infiniment. Pourquoi reculeraient-elles devant une obligation que tout honnête homme se fait un devoir de remplir, dans la mesure de ses forces ?

      Lorsque cette perspective de la réparation sera inculquée dans la croyance des masses, elle sera un frein bien autrement puissant que celle de l’enfer et des peines éternelles, parce qu’elle touche à l’actualité de la vie, et que l’homme comprendra la raison d’être des circonstances pénibles où il se trouve placé.

[4]    Voir ci-dessus, chapitre VI, le Purgatoire, n° 3 et suivants ; et ci-après, chapitre XX : Exemples d’expiations terrestres.Evangile selon le Spiritisme, chapitre V : Bienheureux les affligés.