Citation de Carlos Imbassahy dans le livre Comprendre le Spiritisme (Entendendo o Espiritismo).
Plus question de peines éternelles, mais une vie caractérisée par le progrès, avec des récidives temporaires mais sans arrêt définitif, et surtout sans régression, sans condamnation irrémédiable. Plus question de punition comme une vengeance, comme une espèce de haine du Créateur envers sa créature, mais plutôt comme un remède, comme un moyen de guérison, comme un pas vers le progrès .
L’individu ne ressuscite pas pour le Jugement Dernier, ne reprend pas le même corps, ne va pas en enfer. Ni enfer ni résurrection ni Jugement Dernier, mais le retour dans de nouveaux corps appropriés aux besoins de l’Esprit et formés selon les perfections et les imperfections du périsprit. La réincarnation a pour but de lui faciliter l’apprentissage sur Terre, un apprentissage qui est presque toujours ressenti comme une période de douleurs, soit celles provoquées par la vie en commun avec ses semblables, soit celles infligées par les âpretés de la nature – toutes, cependant, indispensables pour le bonheur futur, puisque le bonheur dépend de la purification de l’Esprit.
Dieu ne descendit pas sur Terre. Dieu est inaccessible, imperceptible, invisible, non incorporable.
Il est l’Absolu. Créateur de toutes choses et de tous les êtres, créateur de tout, Suprême Architecte, il n’aurait pas pu demeurer pendant trente-trois ans dans un des plus obscurs, des plus retardés, des plus arriérés des globes qu’il créa. Il est impossible qu’il eût laissé l’Infini à la dérive pour s’enfermer dans une minuscule planète d’un de ses systèmes mineurs. Ceux qui viennent sur Terre sont ses Missionnaires, et parmi eux vint le Christ, qui souffrit les contingences de l’existence planétaire et le sort qui y
attend ceux qui, se distinguant du commun des mortels, essaient de montrer le Chemin, d’apporter la Vérité et d’alimenter la Vie.
Il n’y aura pas que quelques élus; il n’y a pas de préférences au sein de la Paternité Divine; il n’y a pas de vases éternellement en or à côté d’autres éternellement en
argile; il n’y a pas ceux qui sont préparés d’avance pour la gloire face à ceux qui sont sélectionnés au préalable pour la perdition. Il n’y a pas de malheurs sans fin ni de
réprouvé sans amélioration. Ce n’est pas Dieu qui endurcit les coeurs ou qui renchérit sur le mérite. Le progrès, la noblesse d’âme, le bonheur sont les fruits de
nos propres efforts.
Il y a l’évolution, le développement spirituel, le libre arbitre progressif. Tous atteindront l’objectif final de la suprême aventure; c’est une question de diligence, de
luttes intérieures, de temps.
Il n’y a pas de diables ni de démons, ni d’autres tortionnaires des êtres humains dans le but de les acheminer vers le royaume de Satan; ce qu’il y a, ce sont des Esprits inférieurs auxquels nous donnons accès par l’affinité, par la similarité de nos penchants, par la bassesse de nos sentiments, et qui profitent de nos faiblesses pour nous nuire, tantôt en nous incitant au mal, tantôt en nous persécutant de toutes les façons qui leur sont possibles. Quelquefois, cette persécution est un acte de vengeance; il s’agit de dettes que nous avons contractées vis-à-vis d’eux et, sans le savoir ni le vouloir, ils sont les instruments de notre rémission.
Ce sont ces mêmes Esprits inférieurs qui déterminent notre progrès, parce que c’est en tombant que nous nous relevons, c’est en souffrant que nous nous
rachetons et c’est en passant par les difficultés, les désagréments et les aspérités de la vie que nous construisons notre avenir, que nous formons l’ambiance
paisible de demain et que nous nous mettons en route pour l’Eternité.
Pour résumer les paroles d’un scientifique:
Tandis que notre corps se renouvelle pièce par pièce par la substitution continuelle des particules, tandis qu’il s’affaiblit et un jour glisse, masse inerte, dans la tombe
dont il ne s’élève plus, notre Esprit, notre être personnel, garde toujours son identité indestructible et règne en souverain sur la matière dont il s’était revêtu, établissant
par ce fait constant et universel sa personnalité indépendante, son essence spirituelle qui n’est point assujettie à l’autorité du temps et de l’espace, sa grandeur
individuelle, son immortalité.
Ceci est la leçon des Esprits.