La prière de l’argent

Seigneur !

Je suis, moi aussi, Ton serviteur au sein du concert des forces qui désirent T’honorer.

Parce que tu m’attribues la tâche de récompenser la sueur et de soutenir le bien, en tant que ressource neutre servant aux achats, je marche parmi les créatures souvent en régime carcéral.

Beaucoup me réduisent à l’esclavage pour que je leur achète des illusions et des mensonges, des plaisirs et des consciences.

Je réalise plus clairement ma propre tâche à chaque fois que j’entends sur le chemin quelqu’un qui pleure ; pourtant, je suis presque toujours prisonnier…

  Qu’ai-je fait Seigneur pour vivre enfermé dans le coffre, cette sombre cellule, comme si j’étais un important cadavre enfermé dans ce cercueil verrouillé qu’est l’inertie ?

Apprend à ceux qui me retiennent sans profit que je suis le sang du travail et du progrès, de la charité et de la culture, et aide-les à me libérer.

Ils cherchent presque tous à être avec toi, par la prière, dans les temples qu’ils ont choisis.

Dis-leur dans la prière que je suis l’espoir de la maison sans lumière…

Dis-leur que je peux être le réconfort des mères oubliées, le soutien des compagnons tombés dans l’épreuve, le lait qui est dû aux petits enfants au ventre vide, le médicament du malade et le drap généreux et propre de ceux qui s’approchent du tombeau…

Un jour, quelqu’un Te présenta une humble pièce de monnaie vouée à l’impôt public et Te demanda de te prononcer. Tu recommandas de donner à César ce qui est à César.

Beaucoup, cependant, ne réalisèrent pas que Tu te référais à l’impôt et non à moi. Croyant que Ta parole me condamnât, ils m’adressèrent du mépris…

Pourtant, Tu n’ignores pas que je suis né pour faire le meilleur et, que je sois vêtu d’or ou de simple papier, Tu sais, Seigneur, que je suis moi aussi, enfant de Dieu.

Meimei

Chapitre 45 du livre Idéal Spirite, de divers esprits, par la psychographie de Francisco Cândido Xavier et de Waldo Vieira.

Le Monde

Ne condamne pas le monde
Mais soutiens-le plutôt.

D’où vient la table qui te nourrit
Sinon de la Terre ?

Dans la chimie du sol,
Les fleurs font du parfum.

Regarde l’humble vers,
Qui à grand effort produit la soie.

La Terre demande à être aidée,
Pas à être censurée.

N’oublie pas que le monde
Est une création de Dieu.


Texte issu du chapitre 17 du livre « Sers durant l’attente » de l »esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Cândido Xavier (non traduit en français).

La prière

Chapitre 8 de « Notre Livre », de divers Esprits, psychographié par Francisco Cândido Xavier (pas encore traduit en français).


Pour l’intelligence qui a accepté la lumière de la foi vivante, en toutes circonstances, la prière sera :

Un temple – dont la douce intimité nous offrira la paix et l’abri.

Une source – dans laquelle nous pourrons soulager l’âme oppressée.

Une tour – à partir de laquelle nous pourrons percevoir de nouveaux horizons.

Un émetteur – qui projette notre message de souffrance ou de joie vers le Ciel.

Un champ – dans lequel nous semons les bénédictions de l’intercession et de l’amour.

Un passage – qui nous donne accès aux hauteurs plus élevées de la vie.

Un baume – qui guérit nos plaies intérieures.

Une lampe – que nous allumons pour le voyage.

Une sentinelle – qui nous protège contre le mal.

Une fleur – qui répand le parfum de notre espoir.

Un autel – où nous entendons la voix divine à travers notre conscience.

Un diapason – qui place nos désirs dans le ton sublime de la Volonté Céleste.

Jésus a toujours prié.

Que la prière soit la clarté du jour sur la route de nos destins.

Dans la joie de servir

Chapitre 42 de « Suis-moi » de l’Esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Candido Xavier (livre pas encore traduit en français)


« Ainsi de vous ; lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. » Jésus (Luc 17 10)

Garde ton âme dans la joie de servir.

Pour plus élevé que te paraisse le triomphe que tu détiens, ne réclame pas d’honneurs.

Si la terre s’estimait propriétaire de l’arbre qui donne du fruit à sa surface, et qu’elle ne lui offrait pas de support, elle n’obtiendrait rien de plus que sa propre élimination. Cependant, en étant attentive à la sève et à l’équilibre que la Sagesse Divine lui assurent, elle entre dans une coopération bénie et engendre la bénédiction qu’est la cueillette.

Tous les biens de la vie découlent de la Bonté de Notre Père.

Dans tes heures de réussite, médite les forces conjuguées qui te maintiennent. Pense à ceux qui t’aident et t’instruisent, à ceux qui te soutiennent et qui t’assurent.

S’enorgueillir des bonnes œuvres revient à assombrir sa vision en invoquant des hommages indus qui reviennent de droit à Dieu.

Laisse le Bien Suprême se servir de ta vie, à la manière d’un instrument loyal et docile.

Le violon, même celui dont la fabrication est la plus exquise, n’a pas de valeur propre. Cependant il devient grand par la fidélité avec laquelle il se livre aux mains de l’artiste qui le fait participer à l’exaltation de l’Harmonie Éternelle.

Lazare et le Riche

Chapitre 49 de Coffre de Lumière (« Escrinio de Luz », livre pas encore traduit du portugais), de l’Esprit Emmanuel psychographié par Chico Xavier, ch.49


Rappelons nous de la leçon de Jésus dans la Parabole pour ne pas passer à côté de la bénédiction de son contenu.

Lazare ne s’est pas hissé au paradis parce qu’il était pauvre et le Riche n’est pas descendu dans les abîmes de l’ombre parce qu’il avait cultivé la richesse parmi les hommes.

Le premier s’est élevé vers la gloire d’Abraham par l’humilité qu’il a démontré dans l’épreuve qu’il a reçue. Le second s’est jeté dans le tourment des ténèbres par la négligence dans laquelle il a profité de la position et de l’argent que le monde lui offrait.

Pendant que le Riche s’habillait de lin et de pourpre, Lazare montrait les plaies qui empoisonnaient sa chair. Pendant que le compagnon fortuné faisait des banquets, heureux, sans se rappeler du frère malheureux qui lui rendait visite, à sa porte, Lazare souffrant se contentait des ronces de l’angoisse, que les circonstances imposaient à sa sensibilité. Il était incapable de maudire le riche jouisseur, indifférent et sourd à des demandes.

Ce qui a déterminé le Ciel pour Lazare et l’expiation pour le Riche, c’est simplement leur attitude. Cela nous amène à méditer sur les opportunités de progrès et de sublimation que le Seigneur nous donne, de manière à ce demain nous ne nous trouvions pas dans la condition de l’accusé en notre for intérieur.

N’oublions pas que, même si les deux étaient séparés par des gouffres infranchissables, l’un dans la joie céleste et l’autre dans la souffrance infernale, ils pouvaient communiquer entre eux et d’entendre l’un à l’autre.

Rappelle toi que dans l’abondance et dans le manque, dans le confort ou dans une position inférieure, nous sommes toujours porteurs de la confiance de Dieu et que seule notre attitude envers la vie, en cultivant le bien là où nous serons, qui déterminera notre ascension vers la lumière et notre éloignement définitif du mal.

La tour

« Qui de vous en effet, s’il veut bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? » Jésus (Luc, 14 28)

Il est remarquable qu’à ce stade des enseignements évangéliques le Maître se soit référé à une tour pour symboliser l’effort d’élévation spirituelle de la créature.

La tour et la maison sont des constructions différentes. La première est une forteresse, la seconde est une habitation. La maison est accueillante, la tour élargit la vision.

Lorsqu’un homme de bien a intégré la connaissance spirituelle et met pratique ses principes sacrés, il se trouve chez lui et en même temps construit la tour divine de l’illumination.

Mais généralement on voit dans le monde une majorité de personnes qui ne se sont pas encore occupées de la construction de la maison intérieure et qui parlent chaleureusement de la tour dont ils sont encore très loin.

Le travail en profondeur d’élévation spirituelle n’est pas facile, mais il n’est pas juste de se contenter de lancer des projets sans avoir sérieusement l’intention de se construire.

Il est indispensable de faire ses comptes dans les jours difficiles de travail et de discipline.

Pour atteindre son but le sublime l’homme devra dépenser le patrimoine de ses vieux schémas. Il ne pourra faire ces dépenses qu’à travers le détachement sincère de la vanité humaine, avec beaucoup d’entrain dans le travail d’élévation de soi, de manière à aller au bout dignement.

Tu veux construire une tour de lumière divine ? C’est un juste idéal. Mais ne commence pas cet effort sans avoir d’abord construit ta maison intérieure.


Chapitre 15 du livre Âme et lumière de l’Esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Cândido Xavier, pas encore paru en français.

Le vieux levain

Chapitre 64 de Vigne de Lumière, de l’Esprit Emmanuel, psychographié par Francisco Cândido Xavier.


« Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle. » – Paul. (I Corinthiens 5 : 7)

Il existe de vieilles fermentations de nature mentale qui sont des poisons dangereux pour l’équilibre de l’âme.

Très souvent, nous observons des compagnons tourmentés par une identification intime avec le passé, toujours prisonniers des ombres de leurs nombreuses réincarnations.

Cependant, il se trouve que, sur terre, les incarnés pour la plupart n’ont pas eu une vie antérieure respectable et digne d’où ils puissent tirer les fruits d’une quelconque exemplarité chrétienne.

Presque tous, nous nous sommes enivrés de la sève mensongère de la vanité à gérer des biens en ce monde, quand nous ne nous grisions pas du vin destructeur du crime, alors que nous étions invités à obéir aux œuvres du Seigneur.

Celui qui dispose de suffisamment de forces et de lumière pour connaître des expériences fracassantes et comprendre sa propre infériorité en relisant les pages vivantes de son passé peut en tirer quelque utilité. Cependant, les apprentis de cet ordre sont encore rares à pouvoir réaliser un travail de récapitulation dans la chair, où la compassion divine accorde au travailleur réprouvé la bénédiction de l’oubli pour valoriser de nouvelles initiatives.

Par conséquent, ne garde pas le vieux levain dans ton cœur.

Chaque jour nous convie à une vie plus noble et plus élevée.

Transformons nous à la clarté du bien infini pour que nous soyons une nouvelle masse spirituelle entre les mains de Notre Seigneur Jésus.

Portrait maternel

De l’Esprit Maria Dolores, psychographié par Francisco Cândido Xavier (chapitre 3 du livre Instants dorés, pas encore traduit en français)


Longtemps après,

Dans le sombre tableau du Calvaire,

Judas, aveugle dans l’au-delà, errait solitaire…

Le paysage était triste,

Le ciel était brumeux…

Lassé du remords et de la souffrance,

Il s’était assis pour pleurer…

C’est alors qu’une noble femme des Plans Supérieurs,

Auréolée de célestes splendeurs

Qu’il ne parvenait pas à distinguer,

Arriva et caressa la tête du malheureux.

Puis sur un ton de profonde tendresse,

Presqu’en prière, elle lui dit :

– Mon fils, pourquoi pleures-tu ?

Ne me dites pas que vous ne savez pas – répondit celui-ci

Avec force colère,

Je suis mort et je suis vivant.

Je me suis tué et je suis à nouveau debout,

Sans consolation, sans foyer, sans amour et sans foi…

N’avez-vous pas entendu parler de Judas, le traître ?

C’est moi qui ai anéanti la vie du Maître…

Au début j’ai cru, moi,

Pouvoir faire de lui un roi,

Mais je n’ai fait que lui imposer

 Sacrifice, martyre et le sang de la croix.

Et ma vie se réduit à présent,

À l’affliction, au châtiment…

Eloignez-vous de moi enfin,

Laissez-moi endurer cet enfer sans fin…

Ne me posez pas de question, retirez-vous Madame,

Vous ne savez rien du chagrin qui m’habite,

Et jamais ne pénétrerez cette douleur sans limite…

Ce drame que je déplore n’appartient qu’à moi…

La dame, calme, toutefois répondit :

– Mon fils, je sais que tu souffres, je sais que tu luttes,

Je sais la douleur du remords qui t’assaille,

Je suis venue te dire qu’en tous lieux

Tu trouveras toujours l’amour en Dieu…

Et sereine elle ajouta :

– La bonté du Ciel ne condamne pas ;

Je viens en mère qui cherche en toi un fils aimé.

Souffre avec patience la douleur et l’épreuve ;

Tu auras bientôt une existence neuve…

Ne te sens jamais seul ou méprisé.

Judas l’interrompit et s’écria, surpris et grossier :

– Mère ? Ne venez pas ici avec vos sarcasmes mensongers.

Après m’être pendu à la branche d’un figuier,

Et m’être réveillé dans la douleur,

Ne pouvant plus m’échapper de la vraie vie,

Je suis allé chercher la force de vivre et de me consoler

Aux pieds de la pauvre mère qui m’a engendré !…

Elle m’a vu en pleurs et a écouté mes lamentations,

Mais elle a eu peur de ma dévastation.

Elle m’a expulsé criant vade retro,

M’a traité de monstre et, au final,

A dit que je n’étais

Qu’un Esprit du mal ;

Elle m’a condamné à un terrible déclassement,

En m’ordonnant de retourner sur le champ

Dans la région infernale d’où sans doute je venais…

Ah ! Je déteste le souvenir de l’horrible mère que j’avais…

Ne me parlez pas d’amour, ne me parlez pas de mères,

Je ne suis qu’un monstre dans la misère…

– Malgré tout – dit la dame doucement –

Tu as beau me récuser, pour moi cela ne change rien ;

Je t’aime mon fils, je t’aime et je veux bien

Voir ta vie à nouveau revêtue

De paix et de lumière, de foi et d’aspirations élevées…

Tu viendras avec moi sur la Terre,

Tu perdras peu à peu ton courroux fougueux,

Ton cœur baignera

Dans les eaux de l’oubli bienheureux.

Dans une nouvelle existence d’espérance,

Avec moi je t’amènerai

A un abri de paix,

Je te donnerai une nouvelle mère ! Pense et repose-toi !…

Et Judas, à ce moment précis,

Comme s’il avait oublié sa douleur infinie

Ou comme quelqu’un qui sort

D’un cauchemar atroce,

Demanda : – Qui êtes-vous ?

Pourquoi me parlez-vous ainsi, sachant que j’ai trahi ?

Vous êtes une femme divine, que l’amour irradie

Ou un ange céleste dont je pressens la lumière ?!…

Et elle, le dévisageant de front,

Répondit sans façon :

– Mon fils, je suis Marie, je suis la mère de Jésus.